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L’inconscient, cet autre qui vit en nous

Mis à jour le 05 janvier 2018 à 11:52

Par Isabelle Taubes

L’inconscient, cet autre en nous

© iStock

 

Inconnu, troublant, inquiétant, l’inconscient ne cesse d’attiser la curiosité. À quoi sert-il ?

Comment nous influence-t-il ? Pourquoi son existence est-elle régulièrement mise en cause ? Réponses à quelques questions... et à de nombreuses idées reçues.

 

Sommaire

  1. L’inconscient, une vieille histoire ?
  2. Une invention freudienne ?
  3. Ami ou ennemi ?
  4. Inné ou acquis ?
  5. Un dialogue amoureux ?
  6. Un autre imaginaire ?
  7. Le refuge de notre mauvaise foi ?
  8. Une zone dans notre cerveau ?
  9. Un inconscient du corps ?

 

Aujourd’hui, l’idée d’un inconscient en nous n’étonne plus personne...

Si nous perdons, deux jours de suite, les clefs de la maison, nous pensons : « C’est un acte manqué », sous-entendu un message de l’inconscient. Après un cauchemar, nous interrogeons nos amis : « Selon toi, que signifie mon rêve ?

Que je veux inconsciemment rater mon examen ? »

Quand un proche enchaîne les ratages amoureux, nous lui suggérons que, peut-être, il refuse inconsciemment de s’engager. Mais savons-nous vraiment de quoi nous parlons quand nous faisons appel à cette entité ?

Nous avons tendance à nous l’imaginer en dieu obscur ne cherchant qu’à nous rendre malade ou malheureux. Ou, au contraire, en divinité généreuse dont il suffit de s’attirer les bonnes grâces pour réussir sa vie. Ou encore lui attribuons-nous une volonté, un but, comme s’il était une personne à part entière... Autant d’interprétations, autant d’erreurs.

Selon l’expression de Freud, l’inconscient est une « autre scène », dissimulée aux regards, où se joue notre existence. Il est le lieu du refoulement des pulsions, de nos souvenirs, des désirs qui nous angoissent ou nous font honte. Sans en avoir conscience, nous pouvons être animés par une culpabilité qui nous pousse à nous autopunir en ratant notre vie amoureuse ou sociale parce que, par exemple, nous avons intériorisé et interprété certaines injonctions ou désirs parentaux. L’inconscient nous place face à une vérité dérangeante : des émotions, des fantasmes, des idées que nous ignorons peuvent déterminer notre vie davantage que notre volonté. Dans une époque qui fait la part belle au quantifiable et au rationnel, cette notion est très critiquée. Il y a quelques mois, le philosophe Michel Onfray a consacré des centaines de pages à de violentes attaques contre ce qui ne serait qu’une émanation de la névrose de Freud, une idée fallacieuse née dans l’esprit d’un imposteur. L’inconscient est également très critiqué par des thérapeutes qui l’estiment dépassé et de nombreuses techniques psychothérapeutiques prétendent s’en passer. Alors que savons-nous exactement de cette réalité intérieure qui influencerait nos vies ?

L’inconscient, une vieille histoire ?

L’intuition d’un savoir intérieur caché n’est pas récente. Au IVe siècle, les rabbins, auteurs du Talmud, l’un des textes majeurs du judaïsme, avaient déjà compris que nos songes nous parlent de nos aspirations secrètes et de nos désirs inavouables. Du côté des philosophes, au XVIIIe siècle, Spinoza déplorait que les causes véritables de nos actions nous soient presque toujours cachées. Leibniz, dans ses Nouveaux Essais sur l’entendement humain (Flammarion), émettait l’idée de « petites perceptions inconscientes » influençant notre pensée. Toutefois, pour la philosophie, qui idéalise la conscience et la rationalité, l’inconscient ne recèle aucun savoir intéressant : c’est le lieu d’un manque, d’une confusion qu’il convient de balayer.

Le terme apparaît formellement un siècle plus tard. Selon le philosophe Schelling, l’inconscient est un élan vital qui unit les profondeurs de l’esprit et la nature. Schopenhauer, dans Le Monde comme volonté et comme représentation (Gallimard), imagine des forces inconscientes qui régiraient à la fois les hommes et l’univers. Nietzsche, lui, a l’intuition d’un soi invisible – « maître plus puissant que le moi » – qui est le guide qu’il nous faut écouter, car le conscient est un « état personnel imparfait ». A la fin du siècle, c’est aux médecins de s’en emparer en soignant les malades mentaux par l’hypnose. En 1889, Freud, lors d’un voyage à Nancy, observe son confrère Hippolyte Bernheim qui traite par cette méthode ses patients névrosés. Ces expériences lui permettent de réaliser qu’un autre moi coexiste avec la personnalité consciente. Pour désigner ce dernier, le psychologue Pierre Janet invente le terme de « subconscient » en 1889 dans son ouvrage L’Automatisme psychologique (L’Harmattan). Mais, comme tous les psys de son temps, il pensait que cette part inconsciente était un état pathologique, le signe d’une dissociation psychique, d’une névrose grave. Aucun d’eux, Freud excepté, ne comprend que nous possédons tous un inconscient.

 

Une invention freudienne ?

Freud innove en inventant un inconscient qui parle, se déchiffre et guérit, un inconscient peuplé de désirs sexuels, agressifs, mégalomanes, inavouables, de pulsions de vie et de mort, et qui possède des lois internes. Il nous propose en fait une vision révolutionnaire de l’âme humaine. Toutes les techniques actuelles d’exploration du psychisme ont une dette envers lui, rappelle le neuropsychiatre Boris Cyrulnik dans son livre De chair et d’âme (Odile Jacob). « Cette notion doit beaucoup à Carl Gustav Carus, professeur de zoologie à l’université de Vienne, qui, en 1850, écrit un livre – non traduit – intitulé Das Unbewusste (« l’inconscient »), dans lequel il soutient que les animaux savent sans savoir qu’ils savent. Quelques années plus tard, Eduard von Hartmann écrit sa Philosophie de l’inconscient (L’Harmattan). Mais sans Freud, ces intuitions seraient restées parcellaires et éparpillées. »

Ami ou ennemi ?

L’inconscient ne nous veut ni bien ni mal. Nous en possédons un parce que notre moi refuse de laisser pénétrer dans la sphère consciente tout élément susceptible de nous heurter, de nous faire peur, de nous donner une trop mauvaise image de nous ou de ceux que nous aimons. Imaginons qu’une personne dangereuse veuille entrer chez nous. Nous allons la mettre à la porte – la refouler – et installer des verrous pour être sûr d’être bien protégé. Naturellement, elle ne sera pas d’accord et insistera pour signaler sa présence. C’est ce qui se produit avec les pensées et désirs refoulés dans l’inconscient. Ils ne sont jamais suffisamment réduits au silence pour se faire oublier. Et ils profitent des failles de la conscience – un moment de fatigue, le sommeil... – pour s’exprimer sous la forme de rêves, de lapsus, d’actes manqués. Ils surgissent quand nous nous y attendons le moins. Au lieu d’envoyer un SMS à notre amoureux, nous l’expédions à notre ex que nous ne réussissons pas à effacer de notre mémoire. Nous égarons l’adresse d’un rendez- vous professionnel dont dépend pas notre avenir matériel, mais qui ne satisfait pas notre créativité. Autant de rappels à l’ordre de nos vrais désirs. La sensation que l’inconscient est un danger, une menace n’est rien d’autre que l’angoisse du moi conscient qui réalise qu’il ne peut pas tout contrôler.

Inné ou acquis ?

Pour les psychanalystes qui se réclament de Freud, nous ne naissons pas dotés d’un inconscient. Très tôt, les expériences agréables ou déplaisantes laissent des traces mnésiques (de mémoire) dans le cerveau. Mais l’inconscient n’apparaît qu’avec l’acquisition du langage. Et les premiers désirs refoulés sont liés aux élans incestueux oedipiens auxquels nous devons renoncer pour grandir. C’est la raison pour laquelle il est difficile à certains d’accéder à une vie amoureuse satisfaisante : ils ne parviennent pas à se détacher de leurs premières amours pour maman et papa, tout en croyant être passés à autre chose depuis des décennies. C’est pour cette raison également que nous choisissons généralement, et sans nous en rendre compte, des partenaires qui ressemblent à nos parents. Car, ce qui est refoulé dans l’inconscient y survit éternellement, il « ignore le temps et la contradiction », nous dit Freud. A l’inverse, pour Jung (In Psychologie de l’inconscient - LGF, « Le Livre de poche »), disciple puis adversaire de Freud, il est présent dès notre naissance. Et à côté de l’inconscient individuel se tient, selon lui, un inconscient collectif qui nous relie à nos ancêtres ou aux héros des grands mythes fondateurs de la civilisation. Dans une optique jungienne, une pomme dans un rêve renvoie au mythe du paradis terrestre. Quand nous rêvons d’un avion en difficulté, nous devons nous souvenir du mythe d’Icare, ce héros grec qui chute pour avoir volé trop près du soleil et n’avoir pas écouté les conseils avisés de son père. Une façon de poser que tous les êtres humains ont tous les mêmes rêves, les mêmes attentes et les mêmes difficultés à atteindre leurs buts.

Un dialogue amoureux ?

Les inconscients dialoguent, c’est certain. Sur le divan bien sûr, entre le patient et le thérapeute. Mais pas uniquement. Pour Jung, « ce sont les rapports humains. Vous ne pouvez pas être avec quelqu’un sans être complètement imprégné par cette personne ». En amour, le phénomène vaut plus qu’ailleurs : « La réalité de l’inconscient dépasse la fiction, assure le psychanalyste Jacques-Alain Miller. Vous n’avez pas idée de tout ce qui est fondé, dans la vie humaine, et spécialement dans l’amour, sur des bagatelles, des têtes d’épingle, des « divins détails ». » A sa suite, le psychanalyste Yves Depelsenaire, auteur d’Un musée imaginaire lacanien (Lettre volée), évoque à propos de la rencontre amoureuse : « Ce qui est décisif, c’est l’écho que nous trouverons dans l’autre de notre propre symptôme, notre propre exil intérieur. Un je ne-sais-quoi qui résonne avec notre inconscient. »

Un autre imaginaire ?

L’imaginaire est la voie royale vers l’inconscient. Dans une optique psychanalytique, l’imaginaire n’est ni illusoire ni mensonger, ce mot désigne tout ce qui se manifeste par des images : les songes de la nuit, les rêveries de la journée, les fantasmes et les mythes, ces éléments collectifs don’t, selon Jung, nos âmes ont besoin pour se nourrir spirituellement. Et n’oublions pas que, pour les psys, les fictions ont elles aussi une valeur de vérité : les petites histoires que nous nous racontons, les pensées vagabondes qui nous accompagnent tout au long de la journée, les scénarios que nous forgeons véhiculent nos désirs inconscients et des pans enfouis de notre personnalité. Même s’ils nous semblent absurdes, ils ont l’utilité de nous remettre en contact avec le petit enfant que nous avons été. « L’image est une force agissante, il est légitime de la faire agir », écrivait le psychanalyste Charles Beaudoin (In De l’instinct à l’esprit - Imago). Des techniques telles que l’hypnose, le rêve éveillé, la visualisation ou les tests projectifs s’appuient justement sur son pouvoir créateur.

Le refuge de notre mauvaise foi ?

« Je ne crois pas en l’existence de l’inconscient, affirme le philosophe Robert Misrahi. Nous sommes toujours conscients, présents à nous-mêmes. L’inconscient n’est que le nom que nous donnons à nos obscurités, à nos complicités, nos passivités et nos ignorances. » (In Savoir vivre, manuel à l’usage des désespérés, entretiens avec Hélène Fresnel - Encre marine). Pour de nombreux penseurs, en particulier Jean-Paul Sartre, l’idée d’un inconscient n’est qu’un prétexte pour démissionner en tant qu’humain responsable. C’est le refuge de la mauvaise foi et de la lâcheté : « Je ne savais pas ce que je faisais, ce n’est pas moi, c’est mon inconscient. » En réalité, Freud nous invite à rendre l’inconscient le plus conscient possible. Pour son héritier, le psychanalyste Jacques Lacan, nous sommes responsables de lui. Nous avons à en répondre, ce qui signifie que nous devons connaître et affronter nos pensées et nos fantasmes inavouables, même si cela nous coûte moralement. C’est tout l’objet de la cure analytique.

Une zone dans notre cerveau ?

« Les avancées des neurosciences, les sciences du cerveau, confirment les intuitions de Freud sur la réalité de l’inconscient, assure Boris Cyrulnik. Et les théories analytiques permettent aux neurobiologistes de mieux saisir ce qu’ils observent. » Loin d’enterrer Freud, de nombreux neurobiologistes tels Jean-Pol Tassin, ou neurologues tels Lionel Naccache, auteur du Nouvel Inconscient (Odile Jacob) vérifient ses hypothèses depuis plusieurs décennies. Il n’existe pas à proprement parler de siège central de l’inconscient. Mais trois zones cérébrales sont impliquées dans les processus inconscients : les structures limbiques (le royaume des émotions et de la sensibilité affective), les zones associatives du cortex ou' se créent les liens entre les idées, les mots et les choses, et les aires sensorielles. Le développement de la neuropsychologie permet également de mieux comprendre pourquoi nos conflits psychiques se traduisent si fréquemment par des maladies psychosomatiques, des douleurs physiques. En effet, le cerveau traite les mots exactement comme les sensations physiques. Une insulte est ressentie de la même facon qu’une gifle. Cette analogie explique pourquoi, après un choc, au lieu d’être malheureux, angoissé, nous pouvons nous sentir relativement serein... tout en nous mettant curieusement à souffrir de dorsalgies, de migraines ou de douleurs abdominales.

On en parle sur le forum de Psychologies


Un inconscient du corps ?

 

Les recherches actuelles le montrent : l’inconscient, ce n’est pas seulement « dans la tête », c’est toute une organisation psychocorporelle. Depuis la fin des années 1980, les neurobiologistes se penchent sur un deuxième inconscient, « cognitif ». Comme le décrit Boris Cyrulnik, il s’agit d’une mémoire purement corporelle, sans souvenirs, sans désirs secrets ni pensées honteuses. C’est grâce à lui que nous accomplissons les gestes du quotidien : nous laver les dents, sortir de chez nous, sauter dans le métro, rentrer, composer le code de la porte d’entrée sans même nous souvenir des chiffres, automatiquement, sans y réfléchir. Cet inconscient « corporel » explique aussi pourquoi sans le vouloir beaucoup d’enfants maltraités deviennent des adultes maltraitants. Ils ont intégré dans leur corps les gestes de la violence. Il peut également rendre compte des fausses allégations : une femme peut, par exemple, porter plainte « aujourd’hui » pour viol et éprouver le fait d’avoir été violée parce qu’elle l’a réellement été « dans le passé ». Son inconscient cognitif ayant conservé la trace du drame, il aura suffi que le sourire d’un homme dans le métro lui rappelle celui de son agresseur pour réactiver le drame. Si nous voulons vraiment comprendre nos émotions, nos vrais désirs, sortir de la spirale infernale de l’échec et nous épanouir, il est urgent de se libérer, d’accepter, d’écouter, de transformer notre inconscient. .

Pour aller plus loin 

 

==> 4 méthodes pour découvrir notre inconscient 

Il n’y a pas que le divan des psychanalystes pour nous ouvrir à l’écoute de notre inconscient.

De nombreuses thérapies proposent des techniques pour élargir notre champ de conscience et dévoiler une partie du mystère...

 

 

Pensée en arborescence : entre les limites du mythe et de la réalité

 

 

Pensée en arborescence : entre les limites du mythe et de la réalité

 

Développer la pensée en arborescence est ce qui va vous rendre plus intelligent.

Certains disent qu’il y a autant de types de pensée qu’il y a de personnes pour les penser.

En fait, non. D’ailleurs, on peut dire que ce genre d’affirmations prouvent que ces personnes ont une pensée très limitée, très pauvre.

 

Mais pour donner à ces personnes le bénéfice du doute, il est vrai que de nombreuses formes de pensée interagissent les unes avec les autres. Ce « brassage » d’idées peut faire paraître la liste infinie.

 

Cependant, tout ce qui a trait à nos modes de pensée peut être décomposé en un ensemble plus restreint de « genres de pensée ».

Et voici ce qui change la donne et que vous devez savoir :

 

Il y a une différence entre les modes de pensée et les méthodes de pensée. 

 

Quels sont les différents modes de pensée ?

 

 

Il existe neuf façons générales d’expliquer le mode de pensée des gens : 

 

1. Pensée analytique 

 

La pensée analytique est votre capacité à analyser un problème ou une situation donnée, étape par étape. Vous effectuez une analyse complète de toutes les façons possibles d’interpréter la situation/le problème qui vous est présenté.

 

2. Pensée divergente (pensée en arborescence)

 

En bref, la compétence de pensée divergente consiste à aller dans la diversité. Ensuite, vous concluez avec une seule solution qui fonctionne. La pensée divergente consiste à explorer toutes les possibilités et tous les points de vue pour trouver une solution appropriée.

 

D’abord, vous commencez à rassembler des faits, des données ou des références connexes de toutes les sources. Vous analysez et appliquez la logique pour trouver les possibilités pertinentes.

Parmi celles-ci, vous choisissez celle qui se démarque et qui semble être précise pour résoudre le problème. Les experts appellent cela la pensée en arborescence et font le lien entre celle-ci et le HPI.

3. Pensée convergente 

 

 

La pensée convergente consiste à relier tous les points. Vous reliez des pensées, des données, des points de vue ou des informations connexes éparses pour obtenir une vue d’ensemble. La pensée convergente est une compétence de réflexion essentielle dont nous avons besoin dans la vie.

4. Pensée critique 

 

Elle couvre 7 étapes comme l’identification, la collecte, l’analyse, l’interprétation, l’établissement, la décision et la communication du problème.

 

5. Pensée créative 

 

L’imagination et la créativité interviennent ici au lieu de la logique et du raisonnement.

6. Pensée abstraite 

 

 

La pensée abstraite est comme l’art/la peinture abstraite. Changez votre perspective habituelle pour voir ce qui est dépeint.

Trouvez le sens caché. Vous voyez la « vraie » vérité derrière la « fausse » vérité.

 

7. Pensée concrète 

 

Comme son nom l’indique, la pensée concrète est une pensée factuelle. Seulement des faits et rien d’autre.

Un penseur concret aborde tout avec des faits, des données et des connaissances solides.

C’est le contraire de la pensée abstraite.

 

8. Pensée séquentielle 

 

Vous pensez et traitez de manière ordonnée et séquentielle. Vous ne déviez pas.

Et vous progressez étape par étape, c’est-à-dire que vous ne pouvez passer à la deuxième étape que lorsque la première est terminée.

Chaque étape est interconnectée de manière séquentielle.

 

9. Pensée holistique

 

 

Vous allez droit au but et vous reliez tout.

Attardons-nous sur la pensée en arborescence

 

La pensée en arborescence, souvent appelée pensée divergente, est le processus qui consiste à créer des idées ou des solutions multiples et uniques

à un problème que vous essayez de résoudre.

Par le biais d’une réflexion spontanée et libre, la pensée en arborescence exige de trouver de nombreuses réponses ou voies différentes.

 

Avantages de la pensée en arborescence

 

 

La pensée divergente peut profiter aux processus de travail de la manière suivante :

 

Meilleures solutions possibles

  • Un penseur divergent explorera toutes les solutions possibles à un problème, ce qui augmente la probabilité de trouver une solution parfaitement adaptée à un problème particulier.

 

Amélioration du moral de l’équipe

  • En rejetant la première idée, les équipes sont encouragées à sortir des sentiers battus et à exercer leur créativité. Cela encourage le travail d’équipe, car elles comparent leurs idées et travaillent collectivement vers un même objectif, ce qui renforce le moral de l’équipe.

 

Plus de flexibilité

  • Face à un problème complexe, la pensée en arborescence permet aux dirigeants d’adapter leurs plans et leurs processus pour trouver une nouvelle solution appropriée, encourageant ainsi un développement proactif par opposition à une pensée réactive restrictive.

 

Comment mettre en œuvre la pensée en arborescence ?

 

 

Trop de pensée divergente peut conduire à une idéation sans fin et à aucune solution.

 

C’est là que la pensée convergente s’avère utile. La pensée convergente organise et structure les nouvelles idées, en séparant celles qui ont de la valeur de celles qui peuvent être laissées de côté.

La résolution créative de problèmes commence par la pensée en arborescence, qui consiste à rassembler les idées qui circulent librement, avant de les faire converger pour qu’elles soient pertinentes par rapport au problème à résoudre.

 

Les deux étapes sont essentielles. La phase de la pensée en arborescence vous pousse à explorer toutes les options possibles, tandis que la phase convergente vous permet de vous assurer que vous avez choisi les solutions les plus appropriées compte tenu du contexte.

Quelqu’un avec une forte pensée divergente est-il surdoué ?

 

L’hypothèse du seuil est une explication classique et notable de la relation entre la créativité et l’intelligence.

 

Cependant, il existe peu d’examens empiriques de cette théorie et les résultats sont incohérents :

  • Un point de rupture au niveau du quotient intellectuel de 109,20 lors de l’étude de la relation entre la fluidité ou la flexibilité de la pensée en arborescence et l’intelligence.
  • Un autre point de rupture a été détecté au QI de 116,80 concernant la corrélation entre l’originalité et l’intelligence.
  • Le point de rupture de la relation entre le score composite de créativité et l’intelligence se situe à un QI de 110,10. 
  • L’ouverture à l’expérience a eu un effet modérateur sur la corrélation entre les indicateurs de créativité et d’intelligence en dessous du point de rupture.
  • Au-dessus de ce point, cependant, l’effet n’est pas significatif. 

 

Malgré ces résultats mitigés, une forte corrélation existe entre la pensée en arborescence et le haut potentiel intellectuel et émotionnel.

En effet, cette pensée neuro-atypique permet aux gens de développer leurs idées dans plusieurs directions. 

 

Comme il y a plus de liens, ces personnes sont plus innovantes et créatives. Voilà pourquoi les plus grands inventeurs ou théoriciens ont une pensée en arborescence florissante. 

Malheureusement, cela peut être difficile dans le milieu scolaire, car la distraction est souvent présente. Cela rend problématique la concentration sur un sujet spécifique de dissertation ou un plan structuré. 

D’ailleurs, quelqu’un qui a une pensée divergente et qui est surdoué rencontre des difficultés. En effet, comme il ne peut pas calmer sa pensée, il ne se sent pas compris par les autres, il pense beaucoup aux questions existentielles (par exemple : la mort) et a tendance à abuser des substances pour arrêter (au moins un instant) sa pensée en arborescence.

 

Test de la pensée en arborescence ?

 

 

Est-ce que vous avez un mode de pensée divergent ? Faisons le test ensemble.

Vous pensez peut-être qu’il est difficile de quantifier le type d’intelligence que vous possédez. Pourtant, il existe un test très simple qui va vous aider à comprendre si vous avez une bonne pensée en arborescence.

Voici les étapes :

  1. Asseyez-vous
  2. Pensez à dix mots qui n’ont aucun rapport entre eux
  3. Entrez-les dans l’application de votre choix (il en existe de nombreuses sur le Net)

 

 

Voici ce que l’application du test de la pensée en arborescence calcule.

Ce programme informatique mesure la « distance sémantique » entre les mots.

Par exemple : Les mots « chat » et « chien », qui sont différents, mais quelque peu liés, ont une distance sémantique plus courte que les mots « chat » et « tunnel », qui ont moins de liens.

Selon les chercheurs, les personnes capables d’évoquer des mots avec une plus grande distance sémantique pourraient objectivement être plus créatives. Ainsi, si vos mots étaient « vert », « bleu » et « violet », vous pourriez être jugée moins créative que si vos mots étaient « feuille », « parapluie » et « hélicoptère ».

Vous pouvez faire ce test sans application. Même si le résultat n’est pas aussi précis, cela peut vous donner une idée de votre pensée en arborescence. 

D’autres tests de dépistage pour déceler la pensée en arborescence existent :

 

 

Comment améliorer votre pensée en arborescence ?

 

 

Vous ne le savez peut-être pas, mais vous pouvez stimuler votre façon de penser, en particulier la pensée en arborescence. Mais même lorsque vous voulez améliorer une seule méthode de pensée, vous devez travailler sur les neuf types.

En effet, vous ne pouvez pas exceller sur un point, mais être ignorant sur un autre. Cela crée un déséquilibre. Donc si vous voulez travailler sur votre pensée divergente, vous devez améliorer les huit autres types de pensée et suivre les étapes suivantes :

  • Écrire
  • Étudier
  • Cartographie mentale
  • Discuter
  • Débattre
  • Méditer

 

Toutes ces activités doivent être programmées. Si vous ne vous concentrez pas régulièrement sur ces activités et si vous ne les pratiquez pas régulièrement, vos capacités de réflexion ne s’accéléreront pas.

 

La bonne nouvelle, c’est que vous pouvez utiliser chaque type de pensée dont nous avons parlé ci-dessus pour trouver le temps de vous entraîner et développer votre pensée en arborescence.

 

À lire aussi : 8 Astuces efficaces pour développer votre intelligence sociale

 

Pensée en arborescence : mythe ou réalité ?

Emilie Guibert Emilie Guibert

 

La pensée en arborescence :

 

Quel processus est identifié ainsi ?

Pourquoi ce terme est-il sujet à controverse ?

 

Les neurosciences se sont beaucoup développées lorsque l’IRM a rendu possible une exploration plus pointue de nos cerveaux. De nombreuses recherches sont en cours afin d’étudier :

 

  • la biologie et le fonctionnement du cerveau de manière anatomique

 

  • la psychologie : pour expliquer les phénomènes jusqu’alors seulement observés (intuition, émotions, stress …)

 

  • Le cerveau est devenu une nouvelle zone inconnue dont l’exploration passionnante ne fait que débuter.

 

 

Que disent à ce jour les neurosciences de la pensée en arborescence ?

 

Une arborescence métaphore ou naturelle ?

 

Les avis divergent fortement entre les chercheurs biologistes et les psychologues avec quelques bases communes :

Notre pensée est conduite par 3 réseaux neuronaux :

 

  • Le réseau Exécutif : siège du raisonnement logique, de la manipulation d’idées ou de concepts et de la planification.
  • Lorsqu’il se met en route, notre attention est toute entière consacrée à une tâche ou un problème à résoudre.

  • Le réseau de Saillance : tour de contrôle qui gère et optimise notre attention en fonction des stimuli externes et internes. Ce réseau intervient dans la gestion des émotions et du stress. Grâce à lui nous optimisons notre comportement affectif et social.

  • Le réseau par Défaut : Centre du vagabondage de l’esprit, un véritable langage intérieur se met en route lorsque le réseau Exécutif est au repos : non focalisé sur une tâche précise à accomplir. Vous pouvez l’observer pendant la méditation lorsque ce flot de pensées arrivent alors que vous vous posez.

 

Ces réseaux sont présents chez tous les êtres humains et s’activent en fonction des besoins.

Des études démontrent que même si ces systèmes existent chez tous, 

la biologie du cerveau va être différente selon les individus : la matière grise, la matière blanche et les connexions neuronales vont être plus ou moins optimales.

Ainsi, sont observées entre des individus : des écarts de vitesse de production des idées, 

des liens des zones plus ou moins éloignées du cerveau, le nombre de connexions réalisées, la richesse et la variété des éléments stockés.

 

La pensée en arborescence vue par les scientifiques

 

D’un point de vue de la recherche anatomique, une pensée est consciente et est le produit des réseaux neuronaux qui eux sont inconscients.

Une pensée est par nature linéaire, elle part d’un point A vers un point B puis C puis D… 

Aucune expérience scientifique n’a pu démontrer qu’une pensée se scindait en deux afin de suivre 2 chemins différents.

La pensée consciente est ainsi décrite comme un processus linéaire et analogique.

 

La rapidité de notre pensée consciente fait que nous avons l’impression que certaines pensées se chevauchent.

Notre perception est que ces idées arrivent en même temps.

Au stade où en sont les recherches actuelles dans ce domaine, la pensée en arborescence serait une métaphore pour évoquer une pensée foisonnante 

soit parce qu’elle est riche et rapide, soit parce qu’elle est le résultat du vagabondage de l’esprit.

 

La vision des psychologues cliniciens

 

Depuis Sigmund Freud et Carl Jung, les psychologues cliniciens intègrent le processus inconscient à la pensée. 

Ainsi, les chercheurs en neurosciences issus de la psychologie clinique intègrent l’ensemble des pensées : conscientes et inconscientes.

 

C’est bien le mécanisme global qui est évoqué lorsque ceux-ci parlent de pensée en arborescence.

Ainsi :

 

– nous utiliserions 100 % de notre cerveau mais seulement 10 % de manière consciente**

 

– plus nous apprenons, plus nous comprenons, plus nous mémorisons et plus nous vivons des expériences stimulantes, et plus nous avons de connexions cérébrales. 

 

Ce sont ces connexions qui permettent d’améliorer les capacités cérébrales : raisonnement, déduction, flexibilité, adaptation sociale…

 

Ici, la pensée en arborescente est décrite comme une pensée foisonnante qui associe

tous les réseaux en opposition à une pensée plus linéaire présente lors de la résolution de problème pas à pas.

Elle permet de réaliser des liens entre les zones éloignées du cerveau.

 

 

Pensée en arborescence : mythe ou réalité ?

Pexels

Caractéristiques de la pensée en arborescence

 

Avoir ce réseau comme fonctionnement préféré de la pensée, a des impacts sur nos comportements.

 

Avantages observés de l’arborescence

 

– une pensée rapide, créative et innovante qui sort des sentiers battus

– une capacité à anticiper très forte des conséquences d’actions ou des décisions.

– un foisonnement d’idées nouvelles très fréquent

– une forte empathie par la perception fine de tous les signes non verbaux

– une vision à 360 degrés d’une situation : intégration de l’environnement global y compris des émotions.

 

Inconvénients de l’arborescence

 

des difficultés à arrêter de penser et à reposer son esprit (terrain propice aux addictions pour se déconnecter)

– une remise en cause permanente de soi-même et de tout ce qui se passe

– une impression de procrastination, car les idées sont très nombreuses et fréquentes, mais les passages à l’action rare. L’anticipation exacerbée des risques peut en effet freiner l’exécution.

– une saturation intellectuelle ou émotionnelle dans certaines circonstances, ce qui peut nuire à la qualité des conclusions tirée ou créer une sorte de bug cérébral

– des ruminations qui peuvent être très noires lorsque le vagabondage de l’esprit associe de nombreux échecs ou pensées négatives. La créativité de cette pensée et son sens de l’anticipation se retourne alors contre l’individu.

– un sentiment d’étrangeté  (fonctionnement plus rare que la majorité de la population).

 

 

Pensée en arborescence : mythe ou réalité ?

Pexels

Comment bien vivre avec une pensée en arborescence ?

 

Pour des personnes qui se retrouvent piégés dans ces fonctionnements quasi compulsifs de penser, un accompagnement est souvent nécessaire pour apprendre à :

 

  • vivre au moment présent​​​​​​​

​​​​​​​

  • arrêter de tout le temps anticiper le pire

 

  • se détacher du regard des autres

​​​​​​​

  • se focaliser sur un but agréable en lien avec ses besoins propres et pas ceux de l’environnement.

La pensée dite en arborescence est une réalité pour chaque être humain qui l’utilise plus ou moins comme mode préféré.

 

Attention, penser plus vite, de manière plus large et plus complexe n’implique pas d’avoir toujours raison, notamment dans des moments de saturation émotionnelle.

 

Comprendre que nos cerveaux ne fonctionnent pas tous de la même façon est essentiel pour nous entendre.

Nous sommes tous différents et complémentaires. C’est la richesse de l’être humain.

 

Sources :

  • Brain meta-state transitions demarcate thoughts across task contexts exposing the mental noise of trait neuroticism (nature communication 2020)
  • les philo-cognitifs (éditions Odile Jacob 02/2019)
  • trop intelligents pour être heureux (éditions Odile Jacob 03/2008)**
  • psychologie du haut potentiel (De Boeck supérieur 2021)

 

 

Comment s’effectue le tri des synapses lors du développement cérébral ?

 

Aux premiers instants de la vie chez un humain, le cerveau fourmille de connexions entre les neurones. Au fur et à mesure de cet intense développement cérébral, cette activité diminue et un tri s'effectue dans les synapses. C'est ce processus d'élagage que les scientifiques viennent de mettre en lumière et qui pourrait aider à comprendre certains troubles cognitifs.

 

Lorsqu'il est en plein développement, le cerveau doit régulièrement faire le tri entre les innombrables connexions formées par les neurones qui le composent. Alors que l'on ignorait comment ce tri s'opère, des chercheurs viennent d'identifier une protéine indispensable à ce processus : le récepteur A2A. Ce dernier pourrait être également impliqué dans des troubles cognitifs...

Au cours du développement cérébral, il existe une période intense pendant laquelle les neurones créent de nombreuses connexions entre eux : c'est la période dite de synaptogenèse. Les points de contact entre neurones (ou « synapses ») se multiplient, puis leur quantité doit être réduite pour que le fonctionnement du cerveau soit plus performant. On savait déjà que ce phénomène dépendait de l'activité neuronale -- les synapses inutilisées sont finalement détruites -- mais la manière dont ce processus d'élagage est contrôlé était jusqu'à présent largement incomprise.

Pour avancer sur le sujet, Christophe Bernard (unité 1106 Inserm/Aix-Marseille Université, Institut de neurosciences des systèmes, équipe Physionet, Marseille) et Sabine Lévi (unité 1270 Inserm/Sorbonne Université, Institut du Fer à Moulin, équipe Plasticité des réseaux corticaux et épilepsie, Paris) se sont penchés sur le cas des synapses GABAergiques.

Ces connexions, au sein desquelles la molécule GABA sert de messager chimique, sont particulièrement importantes : elles sont parmi les premières à être formées et leur activité est indispensable à la construction du reste du circuit neuronal. 

Au début du développement du cerveau, les synapses sont produites en surabondance. Celles qui sont inactives seront éliminées. Des travaux expliquent comment le choix s'effectue. © Rasi, Adobe Stock

Au début du développement du cerveau, les synapses sont produites en surabondance. Celles qui sont inactives seront éliminées.

Des travaux expliquent comment le choix s'effectue. © Rasi, Adobe Stock 

De quelle façon s'effectue le tri des synapses ?

Les travaux dirigés par les deux chercheurs, conduits chez la souris, mettent en lumière le rôle clé du récepteur à l'adénosine A2A dans le processus de tri :

situé au niveau de la synapse, ce récepteur permet à la connexion d'être maintenue lorsqu'il est activé par l'adénosine (qui joue alors le rôle de neurotransmetteur).

En revanche, s'il n'est pas activé pendant plus de 20 minutes, le processus d'élimination s'enclenche. Un blocage expérimental du récepteur conduit également à la destruction de la synapse.

Le récepteur A2A agirait donc comme un contremaître dans l'agencement du système nerveux central au cours du développement.

« On pourrait comparer le développement du cerveau à un pays en construction, dans lequel chaque ville est, au départ, reliée à toutes les autres par des routes directes.

Le récepteur A2A agit comme un détecteur d'activité : tant que la route est empruntée par des voitures, le détecteur envoie un feu rouge aux ouvriers en charge de démonter les routes.

Si aucune voiture ne passe durant 20 minutes, elle leur envoie un feu vert, et la route est supprimée », explique Christophe Bernard.

Chez l'humain, la période de synaptogenèse a vraisemblablement lieu en fin de vie intra-utérine ou dans les tout premiers temps après la naissance, phase durant laquelle l'expression d'A2A est connue pour être particulièrement forte.

Une protéine sous influence de la caféine

« Il faut désormais déterminer si les synapses qui fonctionnent avec d'autres neurotransmetteurs, comme le glutamate ou l'acétylcholine, sont éliminées selon le même principe.

Par ailleurs, on sait qu'A2A est activé par l'adénosine, mais le mécanisme qui stimule ou inhibe la production de celle-ci en fonction de l'activité synaptique reste à établir », poursuit le chercheur.

 

La compréhension des mécanismes impliqués dans la destruction ou la conservation des synapses pourrait servir à l’identification de nouvelles cibles dans le traitement de troubles cognitifs ou de la maladie d’Alzheimer. © Valery, Adobe Stock

La compréhension des mécanismes impliqués dans la destruction ou la conservation des synapses pourrait servir à l’identification de nouvelles cibles dans le traitement de troubles cognitifs ou de la maladie d’Alzheimer. © Valery, Adobe Stock 

Ce travail fondamental pourrait avoir des applications cliniques intéressantes : « Nous nous sommes penchés sur le rôle de l'adénosine parce que nous avions précédemment observé qu'une consommation élevée de caféine au cours de la période de synaptogenèse gêne le fonctionnement naturel de la protéine A2A. Chez l’animal, cela se traduit par des troubles cognitifs ultérieurs. On peut donc se demander si ce phénomène existe aussi chez l'humain, d'autant que la production de l'enzyme qui dégrade la caféine est réduite chez la femme enceinte»

L'exposition in utero à d'importantes quantités de caféine pourrait-elle être à l'origine de troubles cognitifs au cours de la vie de l'enfant à naître ?

« Alors que l'on connaît son rôle bénéfique pour le fonctionnement cognitif de l'adulte, cette hypothèse interroge. Nous explorons la question à travers une étude financée par l'Agence nationale de la recherche et la fondation Alzheimer. Elle vise à expliquer cet effet, dit "Janus", qui rend la caféine bénéfique ou délétère selon l'âge. »

 

SCIENCES

 

Source : l'édition du soir    Mardi 25 janvier 2022

MAGAZINE

Pourquoi n’avons-nous aucun souvenir de notre toute petite enfance ?

Par Antoine BOUYEURE, doctorant en neurosciences cognitives, Université de Paris

 

Nous n’avons pas de souvenirs remontant avant l’âge de 2 ans, et très peu pour les moments vécus entre 2 et 6 ans.

Pourtant, certains événements peuvent avoir d’importantes répercussions par la suite. Comment expliquer que des épisodes de vie dont on ne garde pas le souvenir puissent avoir de telles conséquences ? C’est tout le paradoxe de l’amnésie de l’enfance.

Dans son Dictionnaire des idées reçues, à l’entrée « Mémoire », l’écrivain Gustave Flaubert a noté : « Se plaindre de la sienne, et même se vanter de n’en pas avoir. » 

Cela dit, il est une mémoire assez défaillante pour chacun de nous : celle des moments de vie de la petite enfance.

D’aucuns affirment peut-être se rappeler des événements vécus avant l’âge de 2 ans. Il s’agit cependant plus probablement de souvenirs reconstruits à partir des récits des parents, ou de photographies, et non d’épisodes de vie réellement mémorisés : en réalité, les souvenirs relatifs aux deux premières années de vie sont absents.

Cette amnésie de l’enfance est connue de longue date, toutefois les recherches menées ces dernières années ont montré que non seulement les adultes n’ont pas de souvenirs de moments vécus avant l’âge de 2 ans, mais qu’ils en ont également très peu pour les moments vécus entre 2 et 6 ans.

 

Pourtant, on sait que des événements, notamment traumatiques, survenus précocement dans l’enfance peuvent avoir un retentissement considérable sur le développement émotionnel et cognitif, influençant ultérieurement nos comportements. Comment expliquer que des épisodes de vie dont on ne garde pas le souvenir puissent avoir de telles conséquences ? C’est tout le paradoxe de l’amnésie de l’enfance.

En cause : la mémoire épisodique

Nous n’avons pas souvenir d’instants vécus avant 2 ans, mais c’est pourtant à cet âge que nous avons mémorisé les prénoms de nos proches, leurs visages, ou encore la signification de nombreux mots. Comment l’expliquer ? C’est parce que cette mémorisation fait appel à la mémoire sémantique, c’est-à-dire une mémoire des faits et des concepts, tandis que la raison de l’absence de souvenirs précoce est à chercher du côté d’une autre mémoire : la mémoire épisodique.

Celle-ci concerne les expériences personnellement vécues, autrement dit des épisodes de vie correspondant à un lieu et à un instant donné : le souvenir d’un repas de Noël, d’un anniversaire ou de tout autre événement auquel on a participé dans un contexte, un lieu et à un moment déterminés. Ce sont ces souvenirs qui sont oubliés avec l’amnésie de l’enfance.

La mémoire épisodique est particulièrement tributaire d’une région du cerveau appelée hippocampe (dont la forme évoque celle de cet étrange poisson, d’où son nom), située dans le repli interne du lobe temporal. C’est à son niveau que démarre la dégénérescence des neurones de la maladie d’Alzheimer.

L’hippocampe est également en cause dans l’accident vasculaire cérébral (AVC) amnésique, l’épilepsie amnésique, ou encore l’ictus amnésique – un trouble spectaculaire, mais heureusement réversible, qui se traduit par l’impossibilité temporaire de former de nouveaux souvenirs.

La lente maturation de l’hippocampe

Débutant à la troisième semaine de gestation, le développement du cerveau humain s’étale sur de nombreuses années : il se prolonge jusqu’aux environs de 25 ans, au point que l’on parle parfois d’une longue « adolescence cérébrale ». Reste que toutes les régions cérébrales ne se développent pas en même temps ni au même rythme. Qu’en est-il de l’hippocampe ?

Jusqu’à 2 ans, son volume augmente de manière très importante : il va même jusqu’à doubler. Ensuite, le volume de l’hippocampe change peu. Mais en revanche, à l’intérieur, on assiste à une maturation des différentes parties – ou régions – qui le constituent, et assurent chacune une fonction spécifique. Or ces régions sont organisées selon des circuits qui servent à créer et récupérer les souvenirs, et c’est aux environs de 6 ans que le plus complexe d’entre eux achève de se mettre en place.

Il existe donc une relation directe entre la maturation de l’hippocampe et le développement de la mémoire épisodique. Vers deux ans, âge à partir duquel, bien que rares et peu précis, des souvenirs épisodiques sont formés, l’hippocampe atteint une taille quasi définitive. Et autour de six ans, c’est-à-dire à la fin de l’amnésie de l’enfance, l’organisation interne des circuits de l’hippocampe devient comparable à celle de l’adulte.

Cette relation n’éclaire pas pour autant la rareté des souvenirs épisodiques avant l’âge de 6 ans : quels mécanismes peut-on invoquer pour expliquer l’amnésie de l’enfance ? Trois grandes théories ont été avancées.

D’où vient l’amnésie précoce ?

Selon la première théorie, proposée par Nora Newcombe et ses collaborateurs en 2007, c’est l’immaturité de l’hippocampe qui serait en cause. Tant que cette structure cérébrale n’aurait pas achevé son développement, la mise en place d’une mémoire épisodique serait impossible. En d’autres termes, si nous n’avons pas de souvenirs épisodiques d’avant nos deux ans, c’est parce que nous n’en créons pas avant cet âge.

Ce n’est toutefois pas ce que postule la seconde théorie, proposée par Sheena Josselyn et Paul Frankland en 2012. Pour eux, tout s’explique par la neurogenèse, c’est-à-dire par la création de nouveaux neurones, qui se produit dès après la naissance dans l’hippocampe. Et comme en témoigne l’augmentation de volume de cette structure cérébrale, elle est particulièrement importante pendant la petite enfance.

D’après cette seconde théorie, l’hippocampe participerait dès le plus jeune âge à la création de nouveaux souvenirs. Mais la neurogenèse viendrait perturber cette capacité. Des neurones existants étant remplacés par de nouveaux neurones, l’accès aux souvenirs précédemment stockés par les premiers pourrait être perdu – tout comme lors de la mise à jour du système d’un ordinateur, il est impossible d’ouvrir de vieux logiciels.

Une théorie synthétique

La troisième théorie, proposée par Cristina Alberini et Alessio Travaglia en 2017, constitue en quelque sorte une synthèse des deux autres, en faisant de la petite enfance une période critique, pendant laquelle le cerveau, et en particulier l’hippocampe, « apprend » progressivement à créer des souvenirs et à les rappeler.

Durant ce moment précis du développement, la plasticité du cerveau est en effet maximale : il peut aisément réorganiser et modifier les connexions entre ses neurones. C’est ce qui en fait une période critique, dans le registre de la mémoire sémantique, pour l’apprentissage des langues. Or d’après Cristina Alberini et Alessio Travaglia, c’est également une période critique pour l’apprentissage de la mise en mémoire et du rappel d’épisodes de vie.

Cette troisième théorie s’accorde donc avec la première, en considérant que le développement de l’hippocampe n’est pas achevé dans la petite enfance : il lui faut mûrir pour autoriser le traitement, la consolidation et un stockage stable d’informations se rapportant à un événement précis (le contexte, le lieu, la date).

Elle est aussi compatible avec l’idée d’une neurogenèse perturbant les circuits de la mémoire épisodique, et rendant impossible le rappel de souvenirs formés au plus jeune âge. En postulant que loin d’être perdus à tout jamais, ces souvenirs précoces pourraient demeurer en suspens en étant stockés dans le cerveau sous une forme latente : on ne peut pas se rappeler l’événement (on l’a oublié), mais pour autant, il en reste une trace dans le cerveau, réactivable par l’exposition à des stimuli appropriés.

Un paradoxe que l’on peut expliquer

Ainsi, l’amnésie infantile pourrait s’expliquer par la période d’apprentissage que constitue la petite enfance pour l’hippocampe. Quant à l’impact d’événements traumatiques précoces sur le développement cognitif en l’absence de souvenirs, bien qu’a priori paradoxal, on peut le justifier par trois arguments.

Le premier tient compte de l’apprentissage « émotionnel », lequel dépend d’une structure cérébrale – l’amygdale – arrivant à maturation bien avant l’hippocampe : lorsque des événements traumatiques surviennent pendant la petite enfance, nous n’en gardons pas forcément le souvenir, mais ils n’en ont pas moins des effets persistants sur le cerveau, en raison de l’activité de l’amygdale.

Le second argument est lié à l’idée de souvenirs précoces conservés sous une forme latente : bien qu’inaccessibles au rappel, les traces laissées dans la mémoire par des épisodes traumatiques pourraient avoir une certaine influence sur le développement cognitif.

Enfin, le dernier argument tient à la plasticité cérébrale, et plus précisément, à l’importance de ce processus lors de la période critique de la petite enfance. Un événement traumatique précoce pourra ainsi impacter sur le long terme la trajectoire « normale » de développement du cerveau. Plus il est précoce, plus ses effets seront potentiellement importants, car la trajectoire restante est plus longue – autrement dit le développement restant à effectuer est plus conséquent.

Une dernière interrogation, en guise de conclusion : si nos souvenirs précoces demeurent dans le cerveau sous une forme latente, ne peut-on pas imaginer de les réactiver pour les rappeler à notre mémoire ?

Cela semble possible sur le papier, avec des techniques comme l’optogénétique qui permettent de stimuler certains neurones génétiquement modifiés à l’aide de rayons lumineux, pour conduire au rappel de souvenirs. Mais si elles sont expérimentées chez l’animal, de telles applications sont encore hors de portée chez l’être humain. Doit-on le déplorer ou au contraire s’en réjouir ?

La version originale de cet article a été publiée dans The Conversation.

 

Sciences

Source : De lointains souvenirs de peur se cachent dans notre cerveau | Slate.fr

 

De lointains souvenirs de peur se cachent dans notre cerveau

 

Repéré par Aurore Maubian — 

Des scientifiques ont peut-être trouvé où ils se nichent.

 

Des chercheurs ont réussi à préciser les mécanismes fondamentaux par lesquels le cerveau garde en mémoire un traumatisme. | Caleb Woods via Unsplash 

Des chercheurs ont réussi à préciser les mécanismes fondamentaux par lesquels le cerveau garde en mémoire un traumatisme. | Caleb Woods via Unsplash 

 

Temps de lecture: 2 min — Repéré sur ScienceAlert

 

Tétanisation, ventre noué, sueurs froides: lorsque nous sommes face à un éventuel danger, notre cerveau nous envoie des signaux d'alerte. Si ces réactions semblent parfois disproportionnées au vu de certaines situations, elles ne sont pas anodines. Ces comportements peuvent en réalité refléter des souvenirs d'évènements traumatisants enfouis dans notre boîte crânienne.

S'il est clair que l'hippocampe –la région du cerveau située dans les lobes temporaux– joue un rôle central dans la formation de nos souvenirs, l'incarnation physique des peurs nichées dans notre mémoire est longtemps restée nébuleuse. Jusqu'à ce que des scientifiques de l'Université de Californie Riverside, aux États-Unis, se penchent dessus. Grâce à une étude menée sur des souris, relayée par ScienceAlert, ils ont réussi à préciser les mécanismes fondamentaux par lesquels le cerveau consolide les peurs lointaines.

 

Au début de l'expérience, les rongeurs ont reçu une décharge électrique. Un mois plus tard, les souris transgéniques sont retournées sur les lieux de leur traumatisme. Immédiatement, les animaux se sont figés, démontrant la réminiscence de chocs lointains stockés dans leur mémoire.

La plus grande découverte est la suivante: les connexions entre les neurones du cortex préfrontal (la zone responsable de la prise de décision et de la cognition) sont progressivement renforcées avec l'apprentissage d'une peur. Ainsi, cela joue un rôle essentiel dans la façon dont ces souvenirs mûrissent dans le cortex cérébral, pour finalement faire partie intégrante de la mémoire permanente.

D'autres tests ont également montré que lorsque ces neurones étaient sectionnés, les souris étaient incapables de se rappeler leurs peurs lointaines, tout en se souvenant de plus récents traumatismes. Cela signifie donc que les cellules nerveuses du cortex préfrontal forment les engrammes d'un évènement effrayant sur le long terme.

 

De bon augure pour les humains

Bien qu'il y ait encore du travail à faire, les chercheurs sont optimistes. Bientôt, les scientifiques prévoient d'observer les conséquences de l'affaiblissement sélectif du cortex préfrontal. Dans l'hypothèse où cette expérience supprimerait le rappel de souvenirs effrayants, cette alternative pourrait être utilisée pour aider les personnes souffrant d'un syndrome de stress post-traumatique.

 

«Étant donné que ces patients font les frais de souvenirs formés dans un passé lointain, l'étude pourrait offrir un aperçu des stratégies thérapeutiques à adopter pour traiter les peurs chroniques», explique le neuroscientifique Jun-Hyeong Cho.

Reste toutefois à savoir si un tel traitement n'endommagerait pas la mémoire non liée aux traumatismes.

 

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Pourquoi nous sentons-nous toujours honteux en repensant aux souvenirs embarrassants?

 

 

 

Découvrez comment le cerveau élabore-t-il la conscience 

 

Par Hugo Jalinière le 13.04.2016 à 17h33, mis à jour le 13.04.2016 à 17h33 

Lecture 3 min.

Le fait d'être conscient procède-t-il d'un phénomène cérébral continu ou discontinu ?

Un vaste débat en neurosciences auquel des chercheurs proposent de substituer une troisième voie.

Cerveau voies neuronales

Image d'un cerveau humain dévoilant les principales voies neuronales qui connectent différentes parties du système nerveux central entre elles.

©ALFRED ANWANDER/MAX PLANCK INSTITUTE FOR HUMAN COGNITIVE AND BRAIN SCIENCES

 

400 millisecondes, c'est le temps qu'il faut à votre cerveau pour transformer un stimulus en une perception consciente.

Telle est la conclusion d'une étude conduite par l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne et publiée le 12 avril 2016 dans la revue Plos Biology.

L'objet de ces recherches était d'étudier la façon dont on prend conscience d'une information et de tenter de trancher un vaste débat : la conscience procède-t-elle de façon continue ?

Ou bien, à la façon d'un cinématographe, par images se succédant très rapidement les unes aux autres et donnant ainsi l'impression d'un flux continu ?

 

Intuitivement, le fait d'être conscient se caractérise par un état continu de sensations diverses - sons, images, odeurs, mouvements... - traduites simultanément en perceptions conscientes.

Sauf que lorsqu'on regarde de plus près le fonctionnement du cerveau, les choses ne sont pas si simples.

Pour tenter d'y voir plus clair, le Pr Michael Herzog propose ainsi un nouveau "cadre conceptuel" fondé sur "des données d'expériences psychologiques et comportementales déjà publiées,

qui visaient à déterminer si la conscience est continue ou discontinue", notamment par observation de l'activité cérébrale explique l'EPFL dans un communiqué

 

Un processus en 2 phases

En collaboration avec Frank Scharnowski de l'Université de Zurich, les chercheurs proposent un modèle en deux phases pour expliquer comment la conscience procède.

Face à un stimulus sensoriel, le cerveau commence par analyser de façon inconsciente les détails de l'objet de la sensation (couleur, forme...).

Les chercheurs décrivent une sorte de machinerie inconsciente qui ne cesse jamais de traiter les informations sensorielles.

Le modèle suggère également que cette phase exclut la perception du temps.

Une fois ce traitement effectué, le cerveau va en quelque sorte livrer son bilan en le rendant conscient.

C'est la deuxième phase : "Le cerveau rend simultanément conscients tous les éléments. Cela forme l'image finale que le cerveau présente à notre conscience.

En d'autre termes, après ce traitement inconscient nous sommes finalement conscients du stimulus", expliquent les chercheurs. 

Un processus qui pourrait durer  jusqu'à 400 millisecondes donc.

Un laps de temps qui paraît ridiculement petit mais qui, "d'un point de vue physiologique, constitue un décalage considérable".

 

La perception du temps, le chaînon manquant

"Le cerveau veut vous donner l'information la meilleure et la plus claire possible, et cela exige un certain temps, explique Michael Herzog. 

Il n'y a aucun avantage à vous faire connaître son traitement inconscient, parce que cela serait extrêmement déconcertant", poursuit le chercheur.

 

Si ce modèle reste hypothétique et devra être mis à l'épreuve dans une étude originale, il a le mérite de voir au-delà du traditionnel débat entre conscience continue ou discontinue. 

En effet, le modèle ne dit pas que la conscience est interrompue par ces phases de traitement inconscient.

L'autre intérêt est d'ouvrir un nouveau champ d'interrogations sur "la façon dont le cerveau traite le temps et le met en relation avec notre perception du monde".

La perception du temps comme chaînon manquant de la conscience en quelque sorte.

 

 

 

Source : https://www.numerama.com/sciences/723850-pourquoi-le-cerveau-enregistre-t-il-nos-souvenirs-dans-lordre-chronologique.html

 

Pourquoi le cerveau enregistre-t-il nos souvenirs dans l’ordre chronologique ?

 

          

 

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 Pourquoi le cerveau enregistre-t-il nos souvenirs dans l’ordre chronologique ?

 

Le cerveau se remémore nos souvenirs dans l'ordre chronologique grâce aux « cellules temporelles ».

Des neuroscientifiques essayent de percer plus en détail le fonctionnement de ces neurones, situés dans l'hippocampe.

Si vous vous remémorez votre déjeuner, vous vous souviendrez avoir mangé le dessert après le plat principal.

Vous pourrez même vous souvenir des détails dans le déroulé du repas — un appel téléphonique vous a interrompu quand vous découpiez une tomate, par exemple.

Il en va de même pour vos vacances, pour votre dernière réunion au boulot, et tant d’autres moments inscrits dans votre mémoire.

C’est la mémoire épisodique.

Elle est chronologique. Les souvenirs sont enregistrés et remémorés, la plupart du temps, dans l’ordre dans lequel ils sont réellement advenus.

 

Voilà qui parait tout à fait évident. Mais comment l’expliquer ?

 

D’où nous vient cette notion si basique du temps ?

 

C’est à cette question que s’est attaqué un groupe de recherche en neurosciences.

Les résultats ont été publiés le 28 juin 2021 dans JNeurosci et ils impliquent l’existence de « cellules temporelles » dans notre cerveau.

 

LE FLUX TEMPOREL EST ENREGISTRÉ PAR ÉPOQUES

 

« Une caractéristique indispensable de la mémoire épisodique est notre capacité à rassembler temporellement différents éléments d’une expérience en un souvenir cohérent.

Les ‘cellules temporelles’ de l’hippocampe — des neurones qui représentent les informations temporelles — pourraient jouer un rôle essentiel dans ce processus », explique le papier de recherche.

 

Ces cellules seraient à percevoir comme une sorte de colle ou de fil de couture, structurant notre vécu sous la forme d’un souvenir chronologiquement cohérent.

Leur présence a d’ores et déjà été démontrée chez des rongeurs, tels que des rats, mais une étude approfondie est plus compliquée chez les êtres humains.

 

 

 

Pourquoi nos souvenirs sont-ils dans l’ordre chronologique dans notre mémoire ? // Source : Pexels

 

Pour décrypter ce mécanisme, les neuroscientifiques à l’origine de cette étude se sont reposés sur des microélectrodes implantées au niveau de l’hippocampe de 15 patients épileptiques.

Ces dispositifs servent à surveiller l’activité électrique du cerveau.

S’il a été fait appel à des patients épileptiques, c’est parce que le dispositif d’électrodes était déjà présent pour surveiller l’origine des crises d’épilepsie ;

il n’y avait donc pas besoin de réaliser une opération invasive spécifiquement dédiée à l’avancée de ces recherches.

 

Dans le cadre de l’expérimentation, les patients ont été mis face à des séries d’images, qu’ils devaient mémoriser dans l’ordre.

Puis, les images étaient présentées à nouveau, et l’on demandait aux patients de prédire certaines images dans une suite qui avait déjà été montrée.

Les électrodes ont alors permis de voir que les « cellules temporelles » situées dans l’hippocampe se déclenchaient pendant la présentation des images « à des moments successifs »,

mais aussi pendant les pauses entre les images, et lors des moments où il était demandé de faire des prédictions d’images déjà montrées.

 

Ces résultats suggèrent donc bien qu’au sein de l’hippocampe se trouve une activité cérébrale sous forme de « flux temporel » permettant de découper les souvenirs en « époques » distinctes.

C’est un processus interne, qui se déroule en dehors de stimuli extérieurs, car cela a lieu même pendant des périodes de pause.

Les neuroscientifiques à l’origine de l’étude décrivent cela comme une sorte de voyage dans le temps mental : les cellules temporelles sont des bornes internes qui assemblent le « quoi » et le « où » avec un « quand ».

 

 

 

 

Source : https://www.parismatch.com/Actu/Sciences/On-a-trouve-les-neurones-du-temps-1747031

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On a trouvé les neurones du temps

Paris Match |

DR

 
Les neurones du temps sont situés dans l'hippocampe, sous la surface du cortex cérebral.

 

Les neurones du temps sont situés dans l'hippocampe, sous la surface du cortex cérebral.DURAND FLORENCE/SIPA

 

Des chercheurs français et néerlandais sont parvenus à mettre en évidence les cellules du cerveau capables d'encoder le temps. 

La machine à voyager dans le temps existe et c’est notre cerveau.

Une équipe de scientifiques franco-néerlandaise a publié dans «The journal of neuroscience» une étude qui décrit pour la première fois la manière dont les neurones encodent le temps

et permettent à l’esprit humain de se remémorer dans l’ordre exact une série d’évènements.

Dirigée par Leila Reddy, chercheuse au CNRS, l’étude a été menée sur des sujets souffrant d’épilepsie réfractaire aux médicaments équipés d’électrodes branchées directement sur le cerveau.

Cette procédure très invasive n’a pas été mise en place spécifiquement pour l’expérience, mais dans le cadre d’une investigation préalable à une intervention chirurgicale pour venir à bout de leur épilepsie.

Les patients ont accepté de se livrer à deux tests très simples mettant en jeu la mémoire :

au cours du premier, ils devaient visionner une série d’images dans un ordre précis en étant interrogés à intervalles réguliers sur l’image qui allait apparaître.

Dans le second, très similaire, des temps de pause de dix secondes sans aucune question ont été introduits.

Les chercheurs ont pu repérer qu’un groupe de neurones bien particuliers situés dans l’hippocampe s’activaient à des moments précis de l’expérience.

Dans le deuxième test, ils ont découvert que ces mêmes cellules s’activaient en l’absence de toute sollicitation de la part des expérimentateurs !

«C'était déjà assez cool de voir des preuves d'un codage temporel lorsque les participants apprenaient l'ordre séquentiel d'une liste d’éléments explique Leila Reddy dans Vice.

Mais la révélation que les cellules temporelles se déclenchaient encore à des moments particuliers pendant les périodes de pause suggère qu’il existe aussi une représentation d'un flux de temps interne,

qui n’a pas besoin d’être activé par quelque chose qui survient dans le monde extérieur. »

Ces résultats confirment des expériences précédentes menées avec des rongeurs qui avaient permis de repérer dans l’hippocampe ces cellules chargées d’encoder le temps.

Mais beaucoup de questions restent encore en suspens ajoute Leila Reddy :

« Dans un futur proche, nous allons tenter de comprendre plus précisément comment le temps est représenté dans ces neurones.

Par exemple, les évènements longs et les évènements brefs sont-ils encodés dans des types spécifiques de cellules temporelles ?

Ces cellules peuvent-elles s’adapter à différentes échelles temporelles en fonction du contexte ? »

 

À terme, c'est le fonctionnement de la mémoire dans toutes ses dimensions, ce voyage temporel intérieur, qui devra être élucidé :

« Je pense que la grande question est de comprendre comment les souvenirs sont codés, conclut la directrice de l"étude.

La mémoire épisodique est la mémoire de ce qui s'est passé, quand et où.

Les cellules temporelles pourraient fournir l'échafaudage pour représenter le « quand » et

de nouvelles preuves suggèrent que ces mêmes neurones de l'hippocampe seraient également capables de coder le « où » et le « quoi », fournissant un cadre plus large pour le codage des souvenirs. »

 

 

 

Source : http://www.slate.fr/story/212805/theorie-relativite-present-passe-absolu-perception-temps-cone-de-lumiere-einstein

Sciences

Il n'y a pas vraiment de présent, de maintenant, de tout de suite, selon la théorie de la relativité

Quora — 

Ce qu'il faut retenir, c'est que vos pieds sont plus jeunes que votre tête.

 

Comme dirait l'autre, tout est relatif. | Jon Tyson via Unsplash

Comme dirait l'autre, tout est relatif. | Jon Tyson via Unsplash

Temps de lecture: 2 min

Cet article est publié en partenariat avec Quora, plateforme sur laquelle les internautes peuvent poser des questions et où d'autres, spécialistes du sujet, leur répondent.

 

 

La question du jour«Est-ce que la théorie de la relativité implique le fait qu'il n'y a pas vraiment de présent, de maintenant, tout de suite universel, de présent “absolu”?»

 

La réponse de Philippe Guglielmetti:

Oui, c'est ça. Supposons qu'en prenant une photo au flash de votre petite amie par une nuit romantique, il y ait un flash sur la Lune (les impacts sur la Lune, ça arrive…).

Le flash de votre appareil photo et celui sur la Lune sont simultanés, puisqu'ils sont sur la même photo.

Mais un astronaute sur la Lune verrait votre flash (avec un bon télescope…) à peu près deux secondes après l'impact sur la Lune:

le présent n'est pas le même pour deux observateurs.

 

Tout ce que vous percevez comme «présent» dans le sens de «simultané à ce qui se passe ici» se trouve en fait sur le cône de lumière du passé,

où se trouvent tous les événements à une distance d telle que la lumière a mis un temps t=d/c à vous parvenir

(c étant la «vitesse de la lumière», mais aussi celle de l'information).

 

Le cône de lumière. | Lithium57 via Wikimedia Commons

 

Chaque observateur ayant un cône de lumière différent, il a un «présent» différent.

Mais quand tout est calme (en relativité restreinte), on peut encore utiliser la synchronisation d'Einstein, qui s'était déjà posé la question, pour définir une référence de temps commune à plusieurs observateurs,

qui se retrouveraient donc avec un «décalage horaire» par rapport à un temps «absolu» défini arbitrairement, un peu comme sur Terre avec les fuseaux horaires par rapport à l'heure GMT.

 

À LIRE AUSSI : Ces idées fausses qui vous font passer pour un idiot quand vous parlez de physique quantique

 

Horloges atomiques

 

Ça se complique dans des conditions moins calmes (en relativité générale), quand on accélère ou qu'on se trouve à proximité de très grosses masses.

Là, les cônes de lumière se déforment, ou plutôt apparaissent déformés pour des observateurs externes: la seconde ne dure plus une seconde pour tout le monde, les mètres n'ont plus la même longueur dans les différentes directions,

et il n'y a plus moyen de synchroniser des horloges simplement: même en étant au même endroit de l'espace, un observateur rapide n'aura pas le même cône de lumière qu'un observateur lent.

 

Après un voyage dans l'espace, l'observateur rapide reviendra sur Terre comme Phileas Fogg, en ayant voyagé pendant un temps différent de ceux restés sur place.

 

Cet effet se mesure désormais avec deux horloges atomiques dans le même laboratoire et permet de l'affirmer: vos pieds sont plus jeunes que votre tête,

vous n'avez pas d'âge absolu, le présent de vos pieds n'est pas celui de votre tête.

 

 

 

Article du magazine « Le Progrès »

Réalisé en partenariat avec « Destination Santé »

- 14 avr. 2021 à 06:15 - Temps de lecture : 2 min

Source :  https://www.leprogres.fr/magazine-sante/2021/04/14/hypnose-comment-ca-se-passe-dans-le-cerveau

Santé

Hypnose : comment ça se passe dans le cerveau ?

 

De plus en plus employée à des fins thérapeutiques, l'hypnose plonge le patient dans un état second, apparemment insondable. Mais en observant le fonctionnement du cerveau sous hypnose, des scientifiques en dévoilent un à un les mécanismes.

 

L'hypnose plonge le cerveau dans un état intermédiaire, qui ne s'apparente pas au sommeil ou à la perte de conscience.

L'hypnose n'est pas réservée aux spectacles et aux magnétiseurs. On y a recours pour remplacer une anesthésie locale, aider à prendre en charge la dépression, un stress chronique ou l'arrêt du tabac…

D'où l'intérêt des scientifiques, qui cherchent à en comprendre le fonctionnement exact.

L'hypnose plonge le cerveau dans un état intermédiaire, qui ne s'apparente pas au sommeil ou à la perte de conscience.

Le patient se trouve en quelque sorte à mi-chemin entre le voyage imaginaire, un certain détachement du corps et le lâcher prise de sa conscience. Que se passe-t-il dans son cerveau ?

Les zones du cerveau isolées

Des chercheurs finlandais de l'Université de Turku ont observé une modification du fonctionnement du cerveau d'une personne sous hypnose.

Dans cet état, des zones du cerveau qui devraient normalement communiquer entre elles, afin de déterminer les bonnes réactions aux stimuli, cessent leurs échanges. Elle se mettent à fonctionner de façon isolée.

Cela expliquerait les hallucinations et divers phénomènes éprouvés dans un état d'hypnose.

L'hypnose scrutée par IRM

Une équipe de l'Université de Stanford s'est également intéressée au fonctionnement du cerveau dans cet état.

Les chercheurs ont observé 57 volontaires pendant deux séances d'hypnose, puis pendant une tâche effectuée dans un état d'éveil normal, à l'aide d'une imagerie par résonance magnétique (IRM) fonctionnelle.

Parmi les participants, 36 étaient très réceptifs à l'hypnose, tandis que les 21 autres ne l'étaient que peu ou pas du tout.

Deux effets identifiés

L'équipe a observé deux phénomènes. D'une part, lorsqu'un sujet sous hypnose devait résoudre un problème, l'activité neuronale augmentait dans la région du cerveau concernée.

Cela montre comment un patient est absorbé pendant une séance, au point de sembler imperturbable par des éléments extérieurs.

D'autre part, les chercheurs ont constaté l'activation des neurones de la flexibilité cognitive. Ces dernières permettent au cerveau de contrôler l'ensemble du corps.

C'est ces neurones qui permettent au patient de se laisser guider par la voix de l'hypnothérapeute, tout en ayant une conscience limitée de lui-même.

Ces travaux à cheval entre la neurologie et la physiologie devraient, à terme, permettre d'adapter les techniques d'hypnothérapie aux personnes les moins réceptives à l'hypnose.

 

Fin de l'article

 

Source : https://www.sciencesetavenir.fr/sante/cerveau-et-psy/une-zone-du-cerveau-serait-la-porte-de-la-conscience_154008

 

Article de Science et avenir

Une zone du cerveau qui serait la porte de la conscience

Par Camille Gaubert le 04.05.2021 à 16h00 Lecture 4 min.

Le cortex insulaire antérieur serait la porte de la conscience, d'après de nouveaux travaux américains. Inactivée, elle empêcherait la prise de conscience des stimuli.

Cerveau et ampoule

Le processus par lequel nous sommes conscients de certains stimuli que nous recevons et pas d'autres reste mystérieux.

JOHAN SWANEPOEL / SCIENCE PHOTO / JSW / SCIENCE PHOTO LIBRARY VIA AFP

 

 

Parmi les milliers de stimuli visuels, auditifs ou autres que notre cerveau traite en continu chaque jour, seuls certains passent la porte de notre conscience.

Mais le mécanisme qui permet de sélectionner les stimuli dont nous avons conscience des autres n'est toujours pas clair.

Pour des chercheurs du Center for Consciousness Science du Michigan Medicine (Etats-Unis), la clé se situerait dans une partie de notre cerveau appelée le cortex insulaire antérieur. Ces travaux sont publiés dans la revue Cell Reports.

 

LES 4 THÉORIES DE LA CONSCIENCE

Pour comprendre, mais aussi pour analyser les observations issues des expériences, la science de la conscience a besoin de théories.

Il en existe quatre principales : l’espace de travail global, l’ordre supérieur, l’information intégrée et le processus récurrent ou de premier ordre.

 

Pour en savoir plus, lisez le passionnant numéro de La Recherche d'avril-juin 2021 !

 

Une "structure critique" contrôlerait l'entrée des informations dans la conscience

 

"Le traitement de l'information dans le cerveau a deux dimensions : le traitement sensoriel de l'environnement sans conscience et celui qui se produit lorsqu'un stimulus atteint un certain niveau d'importance et entre dans la conscience", explique dans un communiqué Zirui Huang, premier auteur de la publication.

"Malgré des décennies de recherche en psychologie et en neurosciences, la question de savoir pourquoi certains stimuli sensoriels sont perçus de manière consciente alors que d'autres ne le sont pas reste difficile à résoudre", introduisent les auteurs dans la publication.

Ils émettent alors l'hypothèse qu'il existe une "structure critique" où "l'accès conscient aux informations sensorielles est contrôlé".

Ils ont même un suspect :

le cortex insulaire antérieur, qui a précédemment été reconnu comme une plaque tournante centrale du cerveau, notamment "car il reçoit des entrées de différentes modalités sensorielles et de l'environnement interne", comme les émotions. 

 

 

Source : http://www.slate.fr/story/209711/idees-fausses-physique-quantique-feynman-sciences-theories-mecanique

 

Sciences

Ces idées fausses qui vous font passer pour un idiot quand vous parlez de physique quantique

Quora — 

Parce qu'on en entend des vertes et des pas mûres sur cette discipline.

Point important: il est faux de croire que la mécanique quantique est réservée aux génies. | Gerd Altmann via Pixabay 

Point important: il est faux de croire que la mécanique quantique est réservée aux génies. | Gerd Altmann via Pixabay 

 

Temps de lecture: 4 min

 

Cet article est publié en partenariat avec Quora, plateforme sur laquelle les internautes peuvent poser des questions et où d'autres, spécialistes du sujet, leur répondent.

La question du jour«Quelles sont les idées fausses sur la physique quantique?»

La réponse de Hadrien Chevalier, doctorant en dynamique quantique contrôlée:

Il y a pas mal d'idées fausses sur la physique quantique…

Parce que, bon, «quantique», c'est un mot que les charlatans adorent utiliser puisque la physique quantique est devenue assez populaire pour son côté «tout n'est que probabiliste»,

et «il se passe des choses qui nous dépassent et qui sont miraculeuses». Aux yeux des amateurs, c'est un peu de la magie noire.

 

En voici quelques belles.

 

La physique quantique concerne l'échelle microscopique

 

Cela est vrai, mais suggère à tort qu'elle ne s'applique pas aux échelles plus grandes.

En réalité, elle s'applique à toutes les échelles.

Bien sûr, on n'observe pas vraiment d'effets purement quantiques à notre échelle à cause de la décohérence (la cohérence décroît exponentiellement avec le nombre de particules).

Mais c'est en train de changer avec la recherche en nanotechnologie et en information quantique, domaines dans lesquels on voudrait réussir à préserver les cohérences sur des échelles

un peu plus grandes (de temps, de température, d'espace, etc.). Donc la prochaine fois que vous entendez un type prononcer «à l'échelle quantique», vous saurez que c'est quelqu'un qui aime parler pour ne pas dire grand-chose.

 

La physique quantique excède la compréhension et la logique humaine

 

Là, je vous partage un truc qui m'a été lancé il y a peu.

C'est le genre de phrase bien vide que pas mal de fumistes aiment proclamer, ça donne l'impression à la fois d'être cultivé (je sais que je ne sais rien…) et d'être humble.

Et on doit cela en partie au prix Nobel de physique Richard Feynman qui affirmait lui-même un truc du genre: «Quiconque croit comprendre la mécanique quantique n'a en fait rien compris à la mécanique quantique.»

 

Je puis vous dire que, depuis Feynman, la physique quantique a bien avancé, surtout dans sa forme et son expression mathématique.

Je vous assure que les experts d'aujourd'hui la comprennent très bien, même s'ils ne savent pas toujours comment l'interpréter. (L'interprétation repose souvent sur notre intuition, qui est mise en défaut dans le cas quantique.)

Dans tous les cas, la physique quantique est une création humaine, qui certes excède souvent de manière spectaculaire notre intuition, fondée sur l'expérience étroite d'un monde mésoscopique,

mais qui en aucun cas n'excède notre logique.

Au contraire, il n'y a qu'avec notre logique (mathématique) qu'on arrive à la comprendre, et à la construire!

 

À LIRE AUSSI L'effet papillon n'existe pas en informatique quantique

 

La mécanique quantique est réservée aux grands génies

 

Bon, ça c'est quelque chose qui est devenu assez courant. Dès qu'il y a quantique, c'est dur.

Très dur. À tel point que seuls les génies peuvent espérer l'étudier. Mais en fait, non.

Ce n'est pas plus dur que la mécanique classique avancée (je pense notamment aux problèmes sur la toupie, par exemple), c'est juste un peu moins intuitif, et ça demande pas mal de maths.

Mais, vraiment, il suffit d'avoir les bases et d'y investir du temps.

 

La physique quantique, c'est du n'importe quoi, un pur délire complètement déconnecté de la réalité

 

En attendant, aucune théorie non quantique ne permet d'expliquer correctement le fonctionnement ou de rendre compte des lasers, des transistors, de la photosynthèse, des corrélations étranges lors de tests de Bell, etc.

Et je ne parle pas que de mécanique quantique. Sans la théorie quantique des champs, on n'aurait aucune idée de ce qu'est le photon,

et on ne saurait pas quoi faire du LHC, puis l'effet Casimir serait pour les plus pieux une manifestation élégante du fait que Dieu est omniprésent.

 

Pour ce qui est des tentatives d'établir une théorie de la gravité quantique, il est vrai que cela reste assez spéculatif.

Mais pour le reste, je vous assure que la physique quantique, c'est aussi du concret!

 

En physique quantique, l'espace-temps est discret, et est constitué de petits pixels de la taille de la longueur de Planck

 

Non. En physique quantique, l'espace et le temps sont continus.

Sinon on ne pourrait pas utiliser nos équations aux dérivées partielles et appliquer nos approches analytiques. La base propre de l'observable position est une base continue.

Il en va de même pour celle des impulsions. En revanche, on ne peut pas trop se fier aux prédictions de la physique quantique à l'échelle de Planck.

On peut toujours faire nos calculs, mais on trouve des trucs très bizarres.

Et pour éliminer ces bizarreries, il faut trouver une théorie quantique de la gravité qui tienne la route.

 

La physique quantique permet de se téléporter

Non. Il existe un protocole de téléportation quantique mais il faut comprendre que ce qui est téléporté, c'est de l'information quantique.

Ce n'est pas de la matière qui est détruite à un endroit pour être recréée à un autre.

 

À LIRE AUSSI Le muon, la particule qui chamboule les lois de l'univers

 

La superposition des états prouve qu'il y a du libre arbitre

 

Looool. Vraiment super drôle. Premièrement, le hasard n'implique pas le libre arbitre (si tout est complètement aléatoire, vous ne pouvez plus agir sur rien, et donc vous n'êtes plus libre, il en faut juste assez).

Ensuite, il y a aussi la question du chaos classique (et pas quantique) qui peut nuire au libre arbitre.

Enfin, et surtout, notre cerveau ne fonctionne pas avec de l'information quantique. Comment voulez-vous préserver de la cohérence dans un milieu moite à une température de 300 Kelvins?

L'information quantique se détruit déjà très vite dans des tout petits systèmes pourtant ultra-froids. Faut arrêter…

 

Peut-être qu'il existe des corrélations plus fortes que celles autorisées par le formalisme quantique, qui n'ont pas été encore découvertes

 

Bah non. Et c'est pas parce que je suis un quanticien hautain qui veut défendre sa théorie. C'est prouvé.

Et on peut le prouver, car c'est un énoncé qui appartient à la théorie de l'information.

En fait, toute corrélation plus forte que celle autorisée par la mécanique quantique (typiquement avec des taux de gains plus forts que 85% dans le jeu CHSH) viole la causalité de l'information.

C'est-à-dire que vous pourriez recevoir m+1 bits d'information dans un message qui en contient m bits.

 

 

https://www.sciencesetavenir.fr/sante/le-role-du-cerveau-dans-le-diabete-est-decrypte-par-une-etude-francaise_156466

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SCIENCES ET AVENIR  SANTÉ

SANTÉ

Le rôle du cerveau dans le diabète est décrypté par une étude française

Par Sylvie Riou-Milliot le 11.08.2021 à 17h39 Lecture 4 min.

De récents travaux français d’une équipe Inserm révèlent le rôle crucial du cerveau dans le diabète de type 2 en décryptant le mécanisme de passage cérébral de l’hormone de la satiété, la leptine.

Diabète et cerveau

En violet, les tanycytes, la" porte" cellulaire du cerveau que la leptine doit franchir. En jaune, des neurones stimulant l’appétit et, en bleu, d'autres neurones d'action inverse supprimant l’appétit.

Ces deux types de neurones sont les cibles de la leptine; les premiers vont être inhibés, les deuxièmes activés par le signal "coupe-faim" de cette hormone.

© VINCENT PRÉVOT

Le diabète est-il une maladie du système nerveux central ?

 Des travaux français menés chez la souris récemment publiés dans la revue Nature Metabolism soulèvent en tout cas la question en mettant en lumière le rôle clé que joue la leptine, l’hormone impliquée dans le contrôle de l’appétit. 

Secrétée par le tissu adipeux, c’est en effet elle qui transmet au cerveau le fameux signal de satiété qui nous fait interrompre nos prises alimentaires.

Une équipe de chercheurs de l’Inserm, de l’université de Lille et du CHU de Lille au sein du laboratoire Lille Neuroscience et cognition, qui travaille depuis des années sur cette hormone,

est parvenue à mener chez la souris des travaux originaux qui décrivent avec précision le mécanisme de passage de la leptine vers le cerveau.

 

La leptine, appelée également hormone coupe-faim, est transportée par des cellules au cerveau

Les scientifiques savaient déjà que la leptine (dite aussi hormone coupe-faim) est transportée vers le cerveau par des cellules appelées tanycytes afin de délivrer aux neurones le message de satiété.

Ce transport s’effectue grâce à des récepteurs cellulaires dits LepR sur lesquels l’hormone se fixe,

et c'est tout particulièrement à eux que les chercheurs se sont intéressés, pour étudier finement les mécanismes du transport de l'hormone.

Pour leurs travaux, ils ont utilisé des modèles particuliers de souris auxquels ils ont retiré le récepteur LepR situé à la surface des tanycytes.

 

Trois mois après cette manipulation, la masse grasse de ces animaux a été multipliée par deux à l’inverse de leur masse musculaire, diminuée elle de plus de la moitié, leur prise de poids totale n’ayant été au final que modérée. 

Pendant  toutes ces manipulations, les scientifiques ont aussi mesuré régulièrement le taux de sucre ( la glycémie ) des animaux, à jeun et après injection de glucose.

Ils ont constaté que pour maintenir une glycémie normale (soit entre 0,70 et 1,10 g/L), les souris devaient au cours du premier mois sécréter davantage d’insuline, l’hormone hypoglycémiante naturellement sécrétée par le pancréas. Trois mois après le retrait du récepteur, la capacité de sécrétion d’insuline par le pancréas des rongeurs semblait épuisée.

Un transport altéré de la leptine vers le cerveau est impliqué dans le développement du diabète de type 2

Le fait de retirer les récepteurs LepR et d’altérer le transport de la leptine vers le cerveau a donc conduit les rongeurs à développer

dans un premier temps un état dit prédiabétique, qui survient lorsque l’organisme doit libérer plus d’insuline que d’accoutumée pour contrôler la glycémie. 

 

Avec le temps, ces souris sont par contre devenues incapables de sécréter de l’insuline et donc de contrôler la quantité de glucose présente dans le sang.

Ces données suggèrent qu’un transport altéré de la leptine vers le cerveau, via ces récepteurs LepR,

est impliqué dans le développement du diabète de type 2, comme le précise le communiqué de l’Inserm. Au final, tout se passe donc un peu comme si, chez l’animal privé de récepteur LepR,

la glycémie à jeun et aussi après injection de glucose s'élevait anormalement, le pancréas devenant incapable de secréter de l’insuline en raison du non message reçu par le cerveau.

 

La preuve a d'ailleurs été apportée par la seconde étape des travaux des chercheurs qui ont ensuite procédé à la réintroduction de la leptine dans le cerveau des rongeurs.

Résultat : un retour à la normale côté sécrétion d’insuline par le pancréas, les souris retrouvant rapidement un métabolisme normal.

Une pathologie du système nerveux central

 

"Nous démontrons d’une part que la perception de la leptine par le cerveau est indispensable pour la gestion de l’homéostasie énergétique et de la glycémie.

D’autre part, que le blocage du transport de la leptine vers le cerveau altère le bon fonctionnement des neurones qui contrôlent les sécrétions d’insuline du pancréas", conclut Vincent Prévot, directeur de recherche à l’Inserm. 

Pour les chercheurs, ce travail met l'accent sur le rôle du cerveau dans le diabète, ce qui amène à considérer cette pathologie aussi comme une maladie du système nerveux central.

 

À noter un autre résultat apporté par cette étude : le modèle de souris obtenu par retrait du récepteur LepR correspond à ce que les chercheurs appellent le "diabète est asiatique", encore peu étudié.

Un phénotype prédominant, comme son nom l’indique, en Asie (surtout en  Corée et au Japon) et distinct du "diabète occidental", où le surpoids est lui plus marqué, avec même souvent une obésité morbide. 

Et les chercheurs de voir en l’obtention de ce nouveau modèle un outil supplémentaire susceptible de faire avancer la recherche sur une pathologie, le diabète de type 2, qui concerne aujourd’hui plus de 350 millions de personnes dans le monde.

 

 

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Actualités

 
Comment la température influence vos performances cognitives ? © New Africa, Adobe StockSANTÉ

Les impacts de la chaleur sur vos performances cognitives au travail

ACTUALITÉClassé sous :PSYCHOLOGIE , TRAVAIL , AUGMENTATION TEMPÉRATURE

 

Julien Hernandez

Journaliste scientifique

 

Vague de chaleur ou canicule: quelle différence ? | Futura

 [EN VIDÉO] Vague de chaleur ou canicule: quelle différence ?  L’été, on entend parler de pics de chaleur, de vagues de chaleur et de canicule.

La différence ne saute pas aux yeux, mais elle entre en compte pour les alertes météo ou les plans de vigilance en matière de santé. 

Vous faites partie de ceux qui sont encore cloisonnés dans un bureau pendant le mois d'août ? Vous vous demandez peut-être comment la température influence vos performances cognitives ?

Une récente étude publiée dans la revue Judgement and Decision Making apporte sa pierre à l'édifice pour répondre à cette question. 

 

Vous avez sans doute déjà ressenti les effets de la chaleur lorsque vous êtes au bureau. Pourtant, impossible de tirer de conclusions hâtives de ces impressions.

Les performances ou l'humeur au travail peuvent être influencées par un nombre considérable de facteurs : la pression qu'autrui exerce sur nous, les habits portés ou encore l'ergonomie du poste de travail.

La majorité des recherches, qui ont conduit à améliorer la qualité de l'isolation thermique des immeubles, porte sur l'efficience énergétique du bâtiment et quelques rares fois sur le confort des employés.

Aussi, peu d'études ont réellement mesuré des indicateurs précis concernant l'effet de la température sur les performances au travail.

Les personnes qui travaillent au sein d'un bureau passent plus de 90 % de leur temps à l'intérieur. Les températures augmentent également partout dans le monde.

De telles recherches sont donc, selon les chercheurs, d'intérêt public. 

Souvent, les expériences se contentent de mesurer le confort des employés et considèrent que, lorsque le climat est jugé confortable, la productivité et les performances augmentent.

Des scientifiques néérlandais, spécialistes du comportement humain, d'économie urbaine et de la prise de décision travaillant à l'université de Maastricht aux départements d'économie et de finance,

ont voulu apporter un peu plus de rigueur à la littérature existante. Ils publient leur expérience dans la revue Judgement and Decision Making.

 

 

L'étude des effets de la température sur nos performances cognitives au travail est importante car les températures augmentent partout dans le monde. © tommaso79, iStock

L'étude des effets de la température sur nos performances cognitives au travail est importante, car les températures augmentent partout dans le monde. © tommaso79, iStock 

Les résultats antérieurs 

Les résultats d'une expérience scientifique s'intègrent toujours dans un corpus de données existantes et leur lecture s'opère généralement dans un cadre théorique précis.

Par conséquent, les chercheurs nous rappellent ce que nous savons déjà et ce qui est plus discuté dans la littérature concernant les effets de la température sur les performances cognitives au travail. 

Des expériences ont déjà mis en évidence, à plusieurs niveaux (psychologiques et biologiques) les effets négatifs de la température sur diverses capacités cognitives comme les processus d'exécution et d'inhibition.

On sait également que ces effets négatifs ne sont pas cumulatifs, c'est-à-dire que pour une personne déjà épuisée cognitivement, il semble qu'une hausse de température ne change rien à son épuisement.

Enfin, nos processus cognitifs ne sont pas tous affectés de la même manière. Dans les théories qui cherchent à rendre compte du fonctionnement de notre cognition, il existe une hiérarchie de processus mentaux.

On parle généralement d'opérations cognitives de haut niveau (par exemple, le fait de planifier ou de décider quelque chose) et de bas niveau (par exemple, le traitement du langage) en fonction des ressources cognitives qu'une tâche donnée nous incombe.

De fait, les opérations de bas niveau comme le traitement du langage sont d'abord considérées comme des opérations cognitives de haut niveau chez l'enfant.

On comprend aisément que ces deux catégories ne sont pas fixes et qu'elles dépendent des processus d'apprentissage.

Pour en revenir à notre corpus, la température semble donc, de façon assez cohérente avec ce qu'on pourrait appeler du bon sens, impacter plus spécifiquement les opérations cognitives de haut niveau.

 

Notre cognition réalise des opérations cognitives dites de bas niveau et de haut niveau. © Kraken Images, Adobe Stock 

Le cadre théorique de l'expérience

Les investigateurs souscrivent, pour leur expérience, au cadre de la théorie du double processus (littéralement dual process theory en anglais)* mis en place par Daniel Kahneman et Amos Tversky, deux psychologues israéliens.

Daniel Kahneman recevra d'ailleurs un prix Nobel en économie pour d'autres travaux (la théorie des perspectives) en économie comportementale en 2002.

Voici ce que postule le cadre théorique du double processus : nous aurions un système cognitif intuitif et automatique qui comprend généralement les opérations de bas niveau et qui ne demande aucune réflexion et un système cognitif réflexif et analytique qui, à l'inverse, comprend généralement les opérations de haut niveau et requiert du temps et des efforts pour être sollicité.

Des subtilités théoriques ont été apportées depuis, par exemple par le modèle de l'intervention par défaut, qui suggère que la dichotomie entre les deux systèmes cognitifs n'est pas si tranchée.

Cette approche suggère, données expérimentales à l'appui, que nous possédons aussi des « intuitions logiques », qui devraient être l'apanage du système réflexif dans le cadre théorique de la théorie du double système

alors qu'elle semble vraiment être traitée de façon automatique par notre système intuitif.

Le cadre théorique de l'intervention par défaut résout ce problème en imaginant le système réflexif comme un agent de contrôle.

Lorsque les intuitions du système automatique lui paraissent cohérentes, il laisse couler et ne nous pousse pas à faire de plus amples recherches.

Mais lorsque il est pétri d'un doute, il déclenche une « alerte » qui nous pousserait à étudier la question plus en détail.

Par conséquent, étant donné que la température semble impacter plus spécifiquement les opérations cognitives de haut niveau,

les chercheurs s'attendent à ce que le cadre théorique du double processus soit propice pour la réalisation de leur expérience. 

 

Par souci de vulgarisation, il peut parfois arriver que l'on personnifie les deux systèmes comme s'ils existaient réellement ou qu'ils étaient des agents pourvus de capacité à décider.

C'est d'ailleurs le parti pris de Kahneman dans son ouvrage grand public Système 1, Système 2 : les deux vitesses de la pensée, concernant ces travaux.

Néanmoins, l'ontologie de notre cognition est sujet à débat et il ne faut pas voir, par la personnification des deux systèmes, une preuve de leur existence réelle.

 

Selon la théorie du double processus, notre cognition est scindée en deux systèmes distincts. Cependant, elle ne fait pas consensus dans le champ de la psychologie cognitive. © Paul, Adobe Stock 

L'expérience des chercheurs 

Avant toute expérience, on émet des hypothèses sur ce que l'on pense trouver afin d'éviter des interprétations rocambolesques qui colleraient mieux avec nos résultats.

Les chercheurs suggèrent alors que l'exposition à la chaleur réduira les performances cognitives des participants de sorte qu'ils observeront plus de comportement biaisé (par le biais du système intuitif)

ou de correction rationnelle (par moins d'intervention du système réflexif). 

 

Pour accroître la robustesse de leur expérience, les scientifiques ont établi un protocole rigoureux. Les participants ont été recrutés aléatoirement et l'échantillon obtenu a été modifié afin qu'il n'y ait pas de différence de genre entre les groupes.

Tous les participants sont arrivés une heure avant que l'expérience ne débute afin d'être pré-exposé à la température de la pièce dans laquelle allait se dérouler l'expérience.

Cela évite les biais concernant l'endroit d'où peuvent venir les participants, le moyen de transport utilisé, etc.

Aussi, les participants se voyaient tous remettre une tenue identique. Après cela, ils furent répartis dans deux salles distinctes, l'une étant maintenue à 28 degrés, l'autre à 22.

La température fut la seule variable d'intérêt à être modifiée. Les expérimentateurs ont pris leur précaution afin de garder stables des facteurs de confusion tels que les niveaux de CO2, le bruit, l'éclairage et l'humidité de l'air.

 

La température était la seule variable à être modifiée par les chercheurs lors de l'expérience. © Soft skills Bureau Boggy, Fotolia

La température était la seule variable à être modifiée par les chercheurs lors de l'expérience. © Soft skills Bureau Boggy, Fotolia 

 

Dans ces deux conditions, les expérimentateurs ont fait passer une batterie de tests aux participants afin d'évaluer leurs performances cognitives en matière de réflexion et de prise de décision principalement.

Les résultats de l'expérience suggèrent que la chaleur n'a eu aucun impact significatif sur les performances cognitives des participants.

On peut donc en conclure qu'une température de 28 degrés ne semble pas induire d'impact sur les décisions et la réflexion des employés même si les sensations subjectives des participants (surtout des hommes) sont inconsistantes avec les résultats obtenus via les batteries de test. 

Les limites externes de l'étude 

Bien que robuste méthodologiquement, il faut prendre garde à ne pas faire dire à cette étude ce qu'elle ne dit pas. Premièrement, elle concerne uniquement les employés qui travaillent dans un bureau et dont le travail est intellectuel.

Les travaux extérieurs et les métiers manuels sont donc exclus de l'analyse. Les résultats sont valables pour des températures allant jusqu'à 28 degrés.

Les auteurs justifient cela par la reproduction d'un environnement de travail réaliste. Mais, de ce fait, la validité externe de l'étude concernant des températures plus élevées est limitée.

Les limites internes de l'étude

Mais l'étude n'a pas que des limites externes. Elle possède aussi son lot de limites internes.

Pour en parler, nous avons discuté avec Pierre Jacquel, doctorant en économie comportementale et en finance à l'université Paris Sorbonne.

Son travail s'inscrit dans un cadre théorique distinct de la théorie du double processus : la rationnalité écologique. Ces deux théories ne postulent pas les mêmes choses au niveau de l'ontologie de notre cognition.

Comme nous l'explique Pierre Jacquel : « La théorie du double processus postule deux systèmes intervenant dans nos processus décisionnels,

le courant de la rationnalité écologique est plus économique ontologiquement et postule un seul système de décisions où nos heuristiques de décisions vont être plus ou moins efficaces selon l'environnement ». 

 

De ce fait, selon Pierre Jacquel, on peut questionner la méthodologie de l'étude : « Les tests utilisés sont peu représentatifs des tâches de bureau et vise seulement à discriminer l'utilisation des deux systèmes que postule la théorie du double processus. Par conséquent, les chercheurs n'étudient aucun mécanisme cognitif précis ». 

La conclusion des arguments de Pierre Jacquel est la suivante : si une altération des performances cognitives était observée avec la hausse des températures, 

elle aurait une explication en matière d'intervention du système 1 ou du système 2 mais on ne disposerait d'aucune chaîne causale en matière de mécanisme cognitif.

 

Or, selon le doctorant, « il serait plus intéressant d'étudier des mécanismes cognitifs précis. Par exemple, imaginons qu'on fasse l'hypothèse que la chaleur altère la mémoire de travail de court terme mais pas de long terme.

On pourrait faire passer des tâches appropriés pour observer cet effet expérimentalement.

Cela nous donnerait accès à un mécanisme causal qui serait plus utile afin d'évaluer quelles tâches ou quels métiers seraient le plus à même d'être impactés par la hausse des températures ».

Enfin, le jeune chercheur prêche pour sa paroisse théorique, à raison : « Les résultats empiriques de cette étude ne corroborent pas la théorie du double processus étant donné que ce qui est observé est contraire aux résultats attendus par les chercheurs. En revanche, la théorie de la rationalité écologique, qui considère les questions des tests utilisés comme des questions pièges, explique plutôt bien l'absence de résultats ».

---

 

Article de Mariefrance

Source : https://www.mariefrance.fr/minceur/perte-de-poids-kilos-emotionnels-6-facons-de-eliminer-541006.html

Qu’est-ce que les « kilos émotionnels » et comment les éliminer ?

MANON MONDESIR  MERCREDI 5 MAI 2021  MIS À JOUR LE JEUDI 6 MAI 2021

1/1

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Il existe des kilos dit émotionnels qui ne sont pas dus à une mauvaise alimentation.

Et pour les faire disparaître il y a des méthodes bien précises

Parfois, même avec une alimentation correcte et une bonne activité physique, notre poids stagne ou pire encore le chiffre sur la balance augmente. Cela est dû à ce qu’on appelle les kilos émotionnels. 

 

PERTE DE POIDS : KILOS ÉMOTIONNELS, DE QUOI PARLE-T-ON ?

 

Peut-être surprenant pour certains, mais l’alimentation et la sédentarité ne sont pas les seuls facteurs d’une prise de poids non-désirée, les émotions aussi ont aussi une part de responsabilité. 

Vous avez déjà englouti de la nourriture ultra calorique ou trop sucrée car vous vous sentiez stressé ou que vous ressentiez toute autre émotion négative un peu trop fortement ? 

« Les émotions, qui sont des produits de notre cerveau, vont influencer les neuromédiateurs de l’humeur qui eux-mêmes vont agir sur les hormones de l’appétit », explique à Doctissimo le médecin psychiatre Stéphane Clerget auteur de l’ouvrage Les kilos émotionnels : Comment s’en libérer. 

Le Dr Clerget précise également que cela peut aussi être le cas pour les émotions positives : « On a été habitué à ce que l’amour passe par les aliments. Du coup, ça va de soi : à chaque fois que l’on est bien, on va manger ». 

Dans ces deux cas, la nourriture est perçue comme un confort qui permet, dans un cas de calmer les émotions négatives, et dans l’autre de conserver un état de contentement.

 

LES FEMMES SONT LES PLUS TOUCHÉES PAR LA PRISE DE POIDS ÉMOTIONNELLE 

 

Le médecin psychiatre a également déclaré que les femmes étaient les plus concernées par ce phénomène de kilos émotionnels. 

« Ce que j’ai pu observer, c’est que les femmes sont plus touchées que les hommes.

Sans doute parce que, pour diverses raisons – éducatives, sociétales et peut-être hormonales -, les femmes, encore aujourd’hui, réagissent en prenant sur elles, en se retenant quand elles vont mal.

Du coup, elles somatisent plus, et vont avoir plus tendance à prendre des kilos émotionnels », précise-t-il. 

Alors un conseil pour vous mesdames, que ce soit pour votre tête ou votre corps, il est important de vider votre esprit et faire part de vos émotions.

 

 

 

Source :  https://www.futura-sciences.com/sante/actualites/cerveau-neuroscientifiques-ont-suivi-pensee-deplacait-cerveau-87497/

 

Des neuroscientifiques ont suivi une pensée qui se déplaçait dans le cerveau

ACTUALITÉ

Classé sous :CERVEAU , PENSÉES , 

ANALYSE DE LA PENSÉE

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Marie Origas

Journaliste

 

Cerveau en 3D réalisé grâce à l’IRMa 3D | Futura

 

 [EN VIDÉO] Cerveau en 3D réalisé grâce à l’IRMa 3D  En utilisant le nouveau logiciel d’IRMa 3D, une animation 3D peut être créée à partir d'une image IRM.

Le détail frappant de ces mouvements amplifiés animés peut aider à identifier des anomalies, telles que celles causées par des blocages de fluides rachidiens, comprenant le sang et le liquide céphalorachidien dans le cerveau. 

Des chercheurs ont observé, avec une précision remarquable comment une pensée, qui provoque une action, se déplace dans le cerveau.

 

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Des chercheurs de l'Université de Californie à Berkeley ont enregistré l'activité électrique des neurones de seize patients épileptiques 

pour comprendre comment les humains peuvent répondre de manière flexible aux demandes environnementales changeantes, en quelques secondes ? 

« Nous essayons de regarder cette petite fenêtre de temps entre le moment

où des choses se produisent dans l'environnement et notre réaction », a précisé Avgusta Shestyuk, l'auteur principal de l'étude.

À l'aide d'une technique appelée électrocorticographie (ECoG) --

une technique qui offre une résolution plus précise que l'électroencéphalographie (EEG)

ou l'imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf) --,

des centaines de minuscules électrodes ont été placées sur le cortex des patients. 

 

Ainsi, les participants ont effectué un certain nombre de tâches comme écouter un stimulus et répondre,

regarder des images de visages ou d'animaux sur un écran et ont été invités à faire une action.

Par exemple, une action simple impliquait simplement la répétition d'un mot, tandis qu'une version plus complexe consistait à penser à son antonyme. 

 

 

 

 

Cette vidéo montre que, pour une tâche plus difficile, comme dire un mot qui est l'opposé d'un autre mot, le cerveau des participants a mis 2 à 3 secondes pour détecter (jaune),

interpréter et rechercher une réponse (rouge) et répondre (bleu), avec une activité soutenue du lobe préfrontal (rouge) pour coordonner toutes les zones du cerveau impliquées.

 

© Avgusta Shestyuk et Prof. Robert Knight, University of California, Berkeley

La colle de la cognition 

 

Les chercheurs ont donc surveillé le mouvement de l'activité électrique d'une zone -

telles que celles associées à l'interprétation des stimuli auditifs, au cortex préfrontal, aux zones nécessaires pour façonner une action, comme le cortex moteur.

 

Les résultats, publiés dans la revue Nature Human Behaviour, ont confirmé le rôle du cortex préfrontal

en tant que coordinateur d'interactions complexes entre les différentes régions du cerveau, reliant la perception à l'action. 

 

Pour certaines tâches, l'activation du cortex préfrontal était assez limitée.

Mais, pour les plus complexes, la zone était obligée de travailler beaucoup plus et devait gérer des signaux provenant de plusieurs parties du cerveau pour coordonner par exemple,

la reconnaissance des mots et, éventuellement, faire remonter des souvenirs avant d'activer des muscles pour fournir une nouvelle réponse.

 

« Ces études très sélectives ont montré que le cortex frontal est l'orchestrateur, reliant les choses pour un résultat final, a déclaré le neuroscientifique Robert Knight de l'UC Berkeley. 

 

C'est la colle de la cognition ».

Grâce à l'électrocorticographie, il est possible de voir l'augmentation des zones du cortex recrutées lorsqu'une tâche devient progressivement plus difficile, avec une grande précision. 

 

Le plus surprenant est que certaines zones qui correspondent aux réponses se sont activées très tôt, souvent pendant que le stimulus était présenté.

 

Cela suggère qu'avant même d'avoir construit une réponse complète, le cerveau prépare certaines parties du cortex qui correspondent à l'action. 

 

« Cela pourrait expliquer pourquoi les gens disent parfois des choses avant de réfléchir », suggère Shestyuk.

 

 

 

Source :  https://www.futura-sciences.com/sante/actualites/cerveau-nouvelle-theorie-expliquerait-nos-reves-sont-bizarres-87465/

 

Une nouvelle théorie expliquerait pourquoi nos rêves sont bizarres

 

ACTUALITÉ

Classé sous :CERVEAU , 

PLASTICITÉ CÉRÉBRALE , 

RÊVE

Lire la bio

Marie Origas

Journaliste

 

 

Vous rêvez de comprendre vos rêves ?

C'est aussi l'ambition des scientifiques.

Erik Hoel, chercheur en neurosciences, propose une nouvelle théorie qui pourrait expliquer leurs bizarreries. 

 

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Est-il vraiment possible de manger des araignées à son insu ? 

 

Les rêves sont une énigme.

Et justement, les scientifiques rêvent de comprendre pourquoi ils se produisent.

Leurs cerveaux sont saturés d'hypothèses. Le sujet divise.

 Cachés dans le sommeil, certains les oublient, d'autres les provoquent, mais leurs fonctions demeurent mystérieuses. 

 

Une nouvelle théorie, inspirée par l'Intelligence artificielle, tente de trouver une explication en s'intéressant tout particulièrement à la bizarrerie des rêves.

Pourquoi sont-ils surréalistes ?

Erik Hoel, professeur et assistant de recherche en neurosciences à l'Université Tufts, plaide pour l'hypothèse du cerveau sur-ajusté. 

Publiée dans la revue Patterns, cette approche suggère que l'étrangeté de nos rêves aide notre cerveau à mieux généraliser nos expériences quotidiennes.

 

La généralisation étant est un processus cognitif qui consiste à abstraire un ensemble de concepts ou d'objets

en négligeant les détails pour qu'ils puissent être considérés de façon comparable ; comment les rêves y participent-ils ? 

 

Quand les neurones artificiels apprennent 

 

Un réseau de neurones artificiels est un système informatique s'inspirant du fonctionnement du cerveau humain pour apprendre.

Grâce à des exemples soumis lors de jeux d'entraînement, le réseau va déduire des généralités et pourra les appliquer, par la suite, à de nouvelles données. 

Mais, pendant son entraînement, il arrive qu'il soit trop familier avec ces données.

Il suppose alors qu'elles sont une représentation parfaite de tout ce qu'il pourrait rencontrer dans la réalité.

Autrement dit, le modèle reproduit trop fidèlement chacun des échantillons d'entraînement plutôt que de dresser des tendances généralisées. 

Pour limiter ce « sur-apprentissage » (overfitting en anglais), les scientifiques introduisent un certain chaos dans les données, grâce à des méthodes dites de régularisation.

Une des méthodes consiste notamment à ignorer au hasard certaines données. 

 

Imaginez si des carrés noirs apparaissaient soudainement sur l'écran interne d'une voiture autonome.

La voiture qui voit ces carrés devra donc se concentrer sur les détails globaux de son environnement, et non sur les détails. Cette expérience de conduite particulière,

sera probablement meilleure et lui permettra d'acquérir une expérience plus générale de la conduite.

Les rêves : une régularisation de l’apprentissage 

 

Nos rêves auraient-ils la même fonction que ces carrés noirs ?

Il semblerait que oui : « Si vous regardez les techniques que les gens utilisent pour régulariser l'apprentissage en profondeur des réseaux de neurones,

on peut remarquer que ces techniques présentent des similitudes frappantes avec les rêves », indique le neuroscientifique Hoel. 

 

Il suggère que notre cerveau devient également trop familier avec les apprentissages de notre quotidien.

Alors, pour contrer cette familiarité, le cerveau crée une version étrange du monde dans les rêves. « C'est l'étrangeté des rêves, leur divergence avec nos expériences réelles qui leur donne leur fonction biologique », ajoute-t-il. 

 

Pour soutenir son hypothèse, Erik Hoel a enquêté.

En effet, il a été démontré que le moyen le plus efficace de susciter des rêves à propos de quelque chose qui se passe dans la vraie vie, est d'effectuer de manière répétitive une nouvelle tâche pendant que vous êtes éveillé.

 

Hoel soutient donc que, lorsque vous vous entraînez excessivement à une nouvelle tâche, la condition de sur-ajustement est déclenchée et votre cerveau tente ensuite de généraliser cette tâche en créant des rêves.

 

Cette illustration représente l'hypothèse du cerveau sur-ajusté, qui prétend que la qualité clairsemée et hallucinatoire des rêves n'est pas un bug, mais une caractéristique, car elle aide à empêcher le cerveau de se sur-adapter à ses sources d'apprentissage quotidiennes biaisées. © Georgia Turner

Cette illustration représente l'hypothèse du cerveau sur-ajusté, qui prétend que la qualité clairsemée et hallucinatoire des rêves n'est pas un bug,

mais une caractéristique, car elle aide à empêcher le cerveau de se sur-adapter à ses sources d'apprentissage quotidiennes biaisées. © Georgia Turner 

 

Fabriquer des rêves artificiels 

 

Hoel est toujours en quête d'une explication à ce mystère.

Il est clair qu'il faudra mener d'autres expériences pour déterminer la véritable fonction des rêves. Alors, en attendant, Hoel écrit des histoires sur la conscience humaine.

En 2021, il sort son premier livre The Revelations : A Novel. Qui a dit que les sciences et la littérature n'étaient pas compatibles !?

 

En tout cas, l'imagination de Erik Hoel n'en est que plus stimulée : il souhaite désormais explorer les « rêves artificiels ».

Ce dernier émet l'hypothèse que les stimuli, tels que les œuvres de fiction, issues des films ou des romans, pourraient être transformés en rêves de substitution, en jouant sur leur dimension onirique.

Leurs fonctions : aider à retarder les effets cognitifs de la privation de sommeil qui affectent l'apprentissage, en utilisant par exemple la réalité virtuelle.  

 

« Bien que vous puissiez désactiver simplement l'apprentissage dans les réseaux de neurones artificiels, vous ne pouvez pas le faire avec un cerveau », précise Hoel.

Les cerveaux apprennent toujours de nouvelles choses et c'est là que l'hypothèse du cerveau sur-ajusté entre en jeu.

 « La vie est parfois ennuyeuse, dit-il. Les rêves sont là pour vous empêcher de devenir trop adapté au modèle du monde ».

 

 Erik Hoel, professeur et assistant de recherche en neurosciences à l'Université Tufts, plaide pour l'hypothèse du cerveau sur-ajusté. © Erik Hoel

 Erik Hoel, professeur et assistant de recherche en neurosciences à l'Université Tufts, plaide pour l'hypothèse du cerveau sur-ajusté. © Erik Hoel 

 

 

 

 

Source : https://www.fredzone.org/univers-conscient-4747

 

SCIENCES

ET SI L’UNIVERS ÉTAIT CONSCIENT ?

 

 1 COMMENTAIRE

Les chercheurs ont longtemps tenté de percer le mystère de l’Univers.

Pourtant, jusqu’à aujourd’hui, il existe encore des parts d’ombre sur lesquelles ils n’ont pas réussi à faire la lumière.

Pour essayer de comprendre le fonctionnement de notre Univers, les scientifiques ont élaboré de nombreuses théories.

 

Si certaines d’entre elles semblent plausibles, d’autres peuvent paraître complètement folles.

Pour certains, la théorie selon laquelle l’Univers serait doté d’une conscience entre dans la deuxième catégorie.

Il existe cependant des chercheurs qui croient en cette hypothèse et qui tentent de le prouver à l’aide des mathématiques.

 

Une vue de l'orbite terrestre

Crédits Pixabay

 

C’est notamment le cas des mathématiciens Johannes Kleiner, du Centre de philosophie mathématique de Munich, et Sean Tull, de l’université d’Oxford.

Focus sur la théorie de l’information intégrée

 

Tout comme l’Univers, la conscience est quelque chose que les chercheurs n’arrivent pas entièrement à appréhender.

Le binôme formé par Kleiner et Tull pense que ces deux concepts sont intimement liés.

« La conscience – ou mieux l’expérience consciente – fait de toute évidence partie de la réalité.

Nous l’avons tous, mais sans comprendre son lien avec la physique connue, notre compréhension de l’Univers est incomplète. »

Ces mathématiciens soutiennent la théorie selon laquelle l’Univers serait conscient.

Ils partent en effet du principe que la conscience serait partout.

Pour appuyer leurs propos, ils se sont basés sur le modèle de la théorie de l’information intégrée (ITT).

On doit cette théorie au physicien Roger Penrose de l’université d’Oxford.

 

A lire aussi : On a peut-être trouvé une des étoiles les plus vieilles de l’univers

 

Une étude qui divise les scientifiques

 

La théorie de Roger Penrose suggère que toutes les choses, vivantes ou non vivantes, sont dotées d’une conscience. Cela peut être des animaux, des machines, des particules atomiques ou même l’Univers.

L’ITT utilise une valeur appelée Phi. Pour faire simple, il s’agit d’une valeur qui représente le taux d’interconnexion dans un nœud. Grâce à phi, il est aussi possible de calculer le niveau de conscience d’une chose.

Dans leurs travaux, Kleiner et Tull ont pris l’exemple du cerveau humain qui est fait de nombreuses connexions neuronales.

En d’autres termes, il comprend plusieurs systèmes interdépendants dont la conscience peut être calculée.

Selon eux, ce serait aussi le cas de l’Univers.

Cependant, calculer la valeur phi de l’Univers serait quasiment impossible. Kleiner et Tull tentent donc de mettre en place un nouveau processus permettant de faciliter ces calculs.

Pour l’heure, les avis concernant leur étude restent mitigés.

Au-delà de la complexité des calculs qu’ils proposent, la communauté scientifique est sceptique face à la possibilité d’un Univers conscient.

 

 

 

 

 

 

 

 

Source : https://www.ulyces.co/news/ces-scientifiques-pensent-avoir-decouvert-un-univers-parallele-en-antarctique/

 

5 05 2020

Ces scientifiques pensent avoir découvert un univers parallèle en Antarctique

 

D’étranges particules observées par une équipe de chercheurs en Antarctique les ont conduits à émettre l’hypothèse de la présence

(vous êtes bien assis.e ?) d’un univers parallèle au nôtre qui remonterait le temps, apprenait-on dans New Scientist le 8 avril dernier.

 

On respire un grand coup et on vous explique.

 

En 2016, l’équipe scientifique du Pr Peter Gorham, physicien spécialiste des particules expérimentales à l’université d’Hawaï,

a fait une découverte absolument incroyable.

Pendant un mois, ils ont scruté les données récoltées par un ballon géant placé en altitude au-dessus de la glace, équipé de nombreuses antennes.

Le ballon observait sans relâche le paysage gelé d’un million de kilomètres carrés qui l’entourait pour tenter d’y repérer des particules à haute énergie venues de l’espace.

 

Les deux premières expériences n’ont pas été concluantes.

 

Mais lors de la troisième tentative, les chercheurs se sont intéressés aux signaux qu’ils avaient d’abord considérés comme de simples bruits de fond sur le spectre.

En les examinant, ils se sont aperçus qu’ils provenaient sûrement d’une particule à haute énergie, un neutrino.

Le problème, c’est qu’elle ne venait pas de l’espace : elle partait du sol.

Or, c’est impossible.

La Terre est constamment bombardée de rayons cosmiques à haute énergie venues de l’espace.

Pour localiser leur origine, les chercheurs cherchent à détecter le point d’impact d’un neutrino, une particule élémentaire électriquement neutre qui se déplace en ligne droite dans l’espace.

Sachant cela, il est facile lorsqu’on trouve le point d’impact d’un neutrino de déduire sa trajectoire pour remonter jusqu’à son origine. Origine qui devrait toujours se trouver dans l’espace.

Mais les scientifiques se sont trouvés en présence d’un neutrino dont l’explosion partait du sol…

 

Pour tenter d’expliquer ce phénomène, de nombreuses hypothèses et théories ont été fondées en se basant sur les connaissances actuelles de la physique, mais les chercheurs ont dû toutes les écarter les unes après les autres.

 

Aussi incroyable que cela puisse paraître, le Pr Gorham et son équipe ont conclu que la seule hypothèse susceptible d’expliquer ce phénomène serait l’existence d’un univers parallèle fonctionnant à l’envers du nôtre.

Une sorte de monde miroir où tout serait inversé, le plus et le moins, la gauche et la droite, le passé et le futur…

 

Une hypothèse dingue qui, si elle venait à être vérifiée, changerait à jamais notre vision de l’univers.

C’est à cela que s’attelle l’équipe du Pr Gorham depuis quatre ans.

 

Contacté par Ulyces, il devrait répondre sous peu à toutes les questions qui nous brûlent les lèvres.

Source : New Scientist

 

 

 

 

 

Source :    https://elishean777.com/un-tunnel-vers-lenfer-sous-la-pyramide-de-la-lune/?fbclid=IwAR18-LXGYpFvGSIopenHPqFxsk7u2VZ6esdqfgyXKT0vwzRjnB7xCM0xJI0

 

Un tunnel vers l’Enfer sous la Pyramide de la Lune

Communauté pour un Nouveau Monde

--Secrets révélés

 

Le mystère entourant l’ancienne ville de Teotihuacan au Mexique continue de se dévoiler après que

les archéologues ont découvert un tunnel caché sous la pyramide de la Lune qui, selon eux, a été construit pour représenter le « passage vers le monde souterrain ».

 

Il y a plus de 2000 ans en 300 avant JC, les peuples mésoaméricains ont commencé à développer de plus grandes colonies

et ont construit cette grande ville qui abritait autrefois plus de 125 000 habitants, ce qui en fait la sixième plus grande ville du monde à l’époque.

 

« C’était la plus grande ville de l’hémisphère occidental avant les années 1400 », a déclaré à National Geographic l’ archéologue de l’université d’État de l’Arizona, Robert Cowgill . 

« Il y avait des milliers de complexes résidentiels et des dizaines de temples pyramidaux comparables aux plus grandes pyramides d’Egypte. »

 

En effet, le long de la célèbre Avenue des Morts, on peut trouver la Pyramide du Soleil,

qui est la plus grande structure de Teotihuacan et la Pyramide de la Lune, la deuxième plus grande située au bout de la route.

 

 

Pyramide du Soleil à Teotihuacan vue depuis la Pyramide de la Lune

 

Nous ne savons pas qui a construit la ville exactement. La ville est antérieure de 1 000 ans à la culture aztèque, mais il est prouvé que de nombreux peuples différents,

y compris les Mayas, ont vécu dans la ville et ont influencé l’architecture qui l’a rendue célèbre dans le monde entier et accueille désormais des millions de touristes chaque année.

 

Même le vrai nom de la ville reste inconnu puisque ce sont les Aztèques qui lui ont donné le nom que nous connaissons aujourd’hui qui signifie « lieu de naissance des dieux »,

tandis que les textes hiéroglyphiques mayas l’identifient comme puh, ce qui signifie « lieu des roseaux ».

 

Exemple de hiéroglyphes mayas, qui identifient Teotihuacan comme « puh ».

 

Au moment où les Aztèques ont emménagé, la ville était déjà abandonnée et était en ruines, et les archéologues ont enquêté sur la chute de Teotihuacan pendant des décennies, proposant plusieurs théories.

Certains disent que la ville a été envahie et saccagée par un ennemi étranger.

Mais il existe des preuves qu’un soulèvement interne causé par une catastrophe écologique a entraîné un déclin de la population et un renversement de la classe dirigeante.

 

Comme de nombreuses structures présentaient des traces d’incendie, les chercheurs ont naturellement conclu qu’une civilisation rivale avait attaqué la ville.

Le problème est que seules les structures appartenant à la classe dirigeante ont été brûlées, ce qui indique une révolte interne. Mais pourquoi la population s’est-elle soulevée contre la classe dirigeante ?

 

Il s’avère qu’une famine lors de sécheresses majeures causées par un changement climatique en 535-536 après JC aurait pu en être la cause.

La ville dépendait massivement de l’agriculture pour se nourrir, cultivant de tout, des tomates au maïs, des haricots, des citrouilles et plus encore,

mais une fois que les sécheresses ont commencé, l’approvisionnement alimentaire a commencé à diminuer et il n’y avait pas assez de nourriture pour la grande population.

 

L’éruption du volcan Ilopango au Salvador en 535 après JC est peut-être l’une des raisons de ce changement climatique soudain.

Après tout, le volcan a entraîné la destruction ou l’abandon de plusieurs villes mayas, pourquoi pas Teotihuacan ?

 

 

La caldeira du volcan Ilopango au Salvador qui a éclaté en 535 après JC

 

Ce n’est pas parce que nous ne savons pas exactement qui a construit la ville ou pourquoi elle a été abandonnée que nous n’avons pas beaucoup appris sur Teotihuacan et les gens qui y vivaient.

 

Les archéologues ont fouillé le site pendant des décennies et ont trouvé des peintures murales, des masques en pierre, des statues, des figurines et des preuves de sacrifices humains et animaux.


Sculpture de jaguar en onyx trouvée à Teotihuacan qui pourrait avoir été utilisée pour contenir le cœur d’humains sacrifiés

 

Un masque de pierre en marbre trouvé à Teotihuacan

 

Une grande partie de ces preuves de sacrifices humains et animaux ont été trouvées à la Pyramide de la Lune, construite entre 100 et 450 après JC au bout de l’Avenue des Morts.

 

Relié à la rue, il y a un escalier qui mène à une scène où ces rituels ont été exécutés. Le site de la pyramide sert également de lieu de sépulture pour les sacrifiés et il y a un autel dédié à la Grande Déesse de Teotihuacan.

 

Vue aérienne de la Pyramide de la Lune au bout de l’Avenue des Morts

Une peinture murale mettant en vedette la Grande Déesse de Teotihuacan.

 

Lors d’une récente fouille, des archéologues ont récemment fait une découverte passionnante lorsqu’ils ont découvert un tunnel sous la pyramide qui,

selon eux, servait de passage métaphorique vers le monde souterrain, ce qui est logique puisque des humains ont été sacrifiés sur le site.

 

Un enterrement collectif de sacrifices humains à Teotihuacan

 

« Dans les explorations menées à la fin des années 1980, à travers des tunnels creusés dans le corps de la pyramide,

les archéologues Ruben Cabrera et Saburo Sugiyama ont trouvé des squelettes d’individus présentant une déformation crânienne, comme dans la zone maya,

et divers objets en pierre verte, donc il n’est pas difficile de penser que quelque chose de similaire pourrait être trouvé dans le sous-sol »,

a déclaré à IFLScience le Dr Veronica Ortega de l’Institut national d’anthropologie et d’histoire du Mexique .

 

« Le tunnel est situé au sud de la Plaza de la Luna », a poursuivi Ortega. 

« Mais il est probable qu’il y ait une autre entrée du côté est, il est donc essentiel d’avoir une radiographie complète pour savoir où se trouve son entrée. »

En effet, la raison pour laquelle l’équipe a découvert le tunnel en premier lieu est qu’elle a utilisé une technique d’imagerie appelée tomographie à résistivité électrique pour cartographier les structures sous la surface.

La technologie a été plus cruciale que jamais dans les fouilles archéologiques.

La nouvelle technologie d’imagerie satellitaire, par exemple, a aidé les chercheurs à identifier des milliers de structures mayas et de sites potentiels qu’on ne connaissait auparavant.

 

« Ces grandes offrandes complexes constituent le noyau sacré de la ville de Teotihuacan, donc tout le monde la considérait comme la Mecque de la civilisation, donc ce que l’on peut trouver à l’intérieur peut aider à démêler les relations que cette ancienne métropole avec d’autres régions de la Méso-Amérique », a conclu Ortega. 

« La découverte confirme que les habitants de Teotihuacan ont suivi le même schéma dans leurs temples à grande échelle et que leur fonction était d’imiter le monde souterrain. »

C’est certainement un développement intéressant qui nous fait aspirer à plus de connaissances sur cette ancienne civilisation et sa grande ville.

Et peut-être que les archéologues en trouveront davantage à mesure que de nouvelles technologies seront appliquées au site.

 

Peut-être qu’un jour, nous apprendrons le vrai nom de la ville et découvrirons qui l’a construite.

Pour l’instant, nous devrons simplement nous contenter d’un tunnel effrayant dans lequel nous ne voudrions certainement pas entrer la nuit.

A lire aussi :

Un Passage vers l’enfer

Ce tunnel, reflet de la culture du peuple de Teotihuacán, représenterait en effet l’enfer, tel qu’imaginé par la civilisation précolombienne qui, vieille de plus de 2.000 ans, a précédé celle des Aztèques.

Par ailleurs, les archéologues ont également découvert, au bout de ce tunnel, une cavité cachée, une chambre de 15 mètres de diamètre qui aurait été dédiée à des rituels divins.

 

Pour l’heure, personne n’a pu accéder à la grotte sanctuaire, située à près de 10 mètres de profondeur.

Elle a été mis à jour grâce à un système de tomographie de résistivité électrique qui, via du courant électrique injecté dans le sol, génère des images souterraines, à la manière d’un IRM

 

«Des fouilles antérieures [sur le même site, sous la pyramide du Soleil et le temple du Serpent à plumes] ont permis de mettre à jour des squelettes d’humains présentant une déformation crânienne,

comme dans la région maya, ainsi que divers objets en pierre verte (colliers, figures anthropomorphiques en mosaïque…).

Nous supposons donc que quelque chose de similaire se trouve dans ces cavités souterraines», a ainsi assuré Veronica Ortega, la directrice du projet de conservation intégrale de la pyramide.

 

 

 

 

 

 

Source : https://elishean777.com/du-mercure-liquide-sous-les-pyramides-de-teotihuacan/

 

Du mercure liquide sous les pyramides de Teotihuacan

Communauté pour un Nouveau Monde

--Mystique

 

Des archéologues ont mis au jour du mercure liquide sous les anciennes pyramides de Teotihuacan au Mexique.

Ils ont récemment annoncé la découverte de « grandes quantités » de mercure à l’entrée d’une chambre funéraire située à vingt mètres sous la ville pré-Aztèque de Teotihuacan.

Cette découverte est le résultat d’une fouille de six ans des ruines de la Pyramide du serpent à plumes.

 

Jusqu’à présent, les tunnels sacrés ont produit environ 50 000 objets, tels que des sculptures en pierre et des couteaux en obsidienne.

Le mercure, cependant, pourrait être la clé qui permettra d’éclaircir un mystère encore plus grand.

Certains archéologues pensent que l’élément toxique pourrait annoncer ce qui serait le premier tombeau de souverain jamais trouvé à Teotihuacan,

un site contemporain de plusieurs anciennes cités mayas, mais tellement enveloppé de mystère que ses habitants n’ont toujours pas de nom.

 

Graphique du tunnel sous les pyramides de Teotihuacan

 

Pourquoi les tombes royales pourraient-elles être placées autour du mercure ?

L’archéologue en chef Sergio Gomez a une théorie sur les pyramides de Teotihuacan.

Ne sachant pas pourquoi le mercure a été mis là, Gomez dit que le métal pourrait avoir été utilisé pour symboliser une rivière ou un lac souterrain.

Précédemment découvert en petites quantités sur quelques sites mayas beaucoup plus au sud, il n’avait jamais été trouvé à Teotihuacan.

 

Rappelons que le même dieu romain Mercure, patron des locuteurs, des voyageurs et des marchands, est aussi un psychopompe, un dieu chargé de transporter les âmes dans l’au-delà.

L’élément Mercure a également été trouvé dans des tombes égyptiennes, et la rumeur veut qu’il entoure la nécropole souterraine de l’empereur chinois Qín Shǐ Huáng Dì.

La nature « immortelle » de Mercure était également prisée par les premiers alchimistes modernes et il y était souvent fait allusion dans leurs références à la pierre philosophale.

 

Mercure liquide

 

Bien que le lien entre le mercure dans d’autres cultures et les coutumes méso-américaines soit entièrement fortuit, il y a probablement une raison simple pour laquelle cet élément a été si favorisé par la haute société…

 

Il était difficile à trouver : Difficile à extraire et apprécié pour ses propriétés réfléchissantes, le mercure était rare dans l’ancien Mexique.

 

Les archéologues pensent également qu’il a pu avoir une signification surnaturelle à des fins rituelles.

Tout le monde ne pouvait pas se permettre d’entourer son corps et ses richesses de rivières de métal liquide.

 

Pour les anciens, il était peut-être le symbole parfait de l’abîme aqueux du monde souterrain, une barrière entre la terre des vivants et la terre des morts.

 

Alchimie

Le mercure philosophique est une substance hypothétique que les alchimistes distinguaient du mercure métallique (appelé, par eux, mercure vulgaire ou commun).

Dans sa portée symbolique liée à l’hermétisme c’est le principe féminin générateur du monde.

Le mercure est pourtant l’ingrédient initial de la pierre philosophale.

 

En Alchimie spirituelle, qu’on les appelle yin et yang, Mercure et Soufre, Lune et Soleil, Shakti et Shiva,

on travaille toujours, dans les deux sciences, sur deux forces subtiles, d’abord affrontées, en «guerre», puis s’unissant dans l’amour libérateur, les « noces chymiques» du Roi et de la Reine.

 

Il y a certainement une raison occulte spirituellement élevée dans cette découverte du mercure sous les pyramides du Mexique…

 

 

 

 

 

Source : https://www.science-et-vie.com/ciel-et-espace/au-dela-de-l-univers-de-multiples-multivers-60102

 

Y aurait-il un univers miroir de l'autre côté du Big bang ?

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© STORYBLOCKS

07 JUIN 2021 À 18H00

S

PAR BENOÎT REY

 

C'est un vrai scénario de SF : il existerait peut-être d'autres Univers que le nôtre.

Et même des univers multiples ! Une perspective qui donne le vertige… Mais vers laquelle convergent désormais plusieurs théories de la physique.

Nous sommes confinés sur l'une des centaines de milliards de planètes de la Voie lactée,

une galaxie parmi 2 000 milliards d'autres dans l'Univers… qui, lui-même, à son tour, pourrait n'être qu'un grain de poussière perdu parmi des milliards d'autres ?

L'idée d'un "multivers" (contraction de "multiple" et d'"univers") donne le vertige.

 

Pourtant son existence découle assez naturellement de plusieurs de nos théories physiques actuelles les plus solides, la relativité générale, l'inflation, la physique quantique…

Chacune admet la possibilité d'un multivers, doté de caractéristiques propres. Ainsi, il n'existerait pas un seul, mais une multitude de multivers !

Les Univers parallèles pulluleraient  autour de nous.

Une thèse très sérieusement défendue par des chercheurs comme le célèbre Stephen Hawking ou le Français Aurélien Barrau.

Le  problème, c’est qu’on n’en a pas la moindre preuve  observationnelle.

Pis : personne ne sait s’il sera un  jour possible d’en avoir !

"Il faudrait que dans le  passé, notre Univers ait été en connexion causale  avec un autre Univers et en ait conservé la trace  Or rien n’est moins sûr" , craint Philippe Brax, spécialiste de l’inflation au CEA.

 

Certains chercheurs font tout de même ce pari,  traquant des signaux inexpliqués qui pourraient  être interprétés comme des traces de contact avec   un autre Univers.

Dernier exemple en date : l'expérience Anita, menée par la Nasa en Antarctique.

En 2016, ce ballon-sonde stratosphérique a détecté trois neutrinos de très haute énergie dont personne n'est parvenu à interpréter l'origine… jusqu'au printemps dernier.

Un chercheur de l'université de la Ville de New York, Luis Anchordoqui, a en effet proposé que ces neutrinos pourraient être la preuve indirecte qu'il existerait un Univers miroir "de l'autre côté du big bang". 

 

Né en même temps que le nôtre, il serait rempli d'antimatière et le temps s'y écoulerait… à l'envers !

 

Si notre Univers est infini, alors il existe forcément quelque part une planète peuplée de nos doubles !

UNE IMPROBABLE CONSPIRATION

Ce modèle exotique a été échafaudé quelques mois plus tôt par Latham Boyle et ses collègues de l'Institut Périmètre de physique théorique, au Canada.

Il prédit des caractéristiques pour la matière noire, qui remplirait les deux Univers jumeaux.

Luis Anchordoqui a en effet remarqué que si celle-ci s'était accumulée dans les glaces de l'Antarctique, les neutrinos issus de sa désintégration auraient exactement l'énergie des neutrinos inexpliqués d'Anita.

"Cette coïncidence intrigue, et ce serait évidemment incroyablement excitant s'il pouvait s'agir d'un indice observationnel en faveur de notre modèle, reconnaît Latham Boyle.

Cela dit, le détecteur de neutrinos Ice Cube, enfoui dans l'Antarctique, aurait dû détecter des neutrinos similaires à ceux d'Anita, or ce n'est pas le cas.

Ces derniers sont probablement de simples artefacts du ballon-sonde."

 

Cet exemple est représentatif de l'état de la recherche de preuves des multivers : elle en est à peu près au point mort.

 

Y compris celle du multivers le moins exotique de tous, qui découlerait de l'infinité de notre Univers.

Infinité dont on n'est toujours pas certain !

En effet, la vitesse de la lumière étant finie, elle ne nous permet pas d'observer plus loin qu'à 13,8 milliards d'années-lumière.

Impossible donc de savoir jusqu'à quelle distance l'Univers s'étend réellement.

Or, si c'est à l'infini, cela signifie qu'il existe forcément, quelque part, une planète peuplée de nos doubles ! 

Car dans l'infini, tout ce qui a une probabilité non nulle de se produire se produit nécessairement, et une infinité de fois. 

"Pour l'instant, les meilleures mesures de la géométrie de l'Univers ne permettent pas de savoir s'il est infini, affirme Benjamin Wandelt, membre de la collaboration Planck.

On sait simplement qu'il mesure au moins 265 milliards d'années-lumière de rayon."

 

Au-delà de l'univers...de multiples multivers

© SHUTTERSCTOCK - Y.DIRAISON

Autre exemple parlant, le multivers de l'inflation.

Cette théorie physique, bien acceptée par la communauté des cosmologues, stipule que, juste après le big bang,

l'Univers aurait subi une phase d'expansion époustouflante au cours de laquelle les distances auraient été brutalement étirées de 1030 à 10100 fois en un milliardième de milliardième de milliardième de milliardième de seconde !

Or, ses trois inventeurs, les Russes Andrei Linde et Alexei Starobinsky et l'Américain Alan Guth, envisagent très sérieusement que cette inflation soit en réalité éternelle :

elle s'est effectivement arrêtée après une fraction de seconde dans notre Univers, mais continuerait depuis dans d'autres, insufflant dans le néant des Univers bulles en cascade !

Qui, chacun, auraient leurs propres constantes fondamentales de la physique.

La vitesse de la lumière pourrait y être supérieure ou inférieure à 300 000 km/s ; l'électron pourrait y être plus léger ; la gravitation plus intense…

Ce multivers inflationnaire résoudrait ainsi un des plus gros problèmes de la cosmologie :

pourquoi les constantes universelles sont-elles ce qu'elles sont, et pourquoi sont-elles, comme par hasard, exactement réglées pour permettre aux galaxies, aux étoiles, aux planètes de se former et à la vie d'émerger ? 

"Si vous considérez que ces nombres sans dimension sont aléatoires, l'existence de la vie semble relever d'une improbable conspiration" , explique Alain Riazuelo, de l'Institut d'astrophysique de Paris.

 

En 2015, Ranga-Ram Chary, du Caltech, a cherché dans le fond cosmologique des traces d'une collision de l'un de ces Univers avec le nôtre.

Et a détecté un signal à 143 GHz que rien ne semble expliquer : "Ce signal est bien réel, mais je ne prétends pas qu'il s'agit de la marque d'un Univers parallèle.

Je laisse la question ouverte jusqu'à ce que des analyses plus poussées soient effectuées." 

"Le terme d'Univers parallèles pour ce multivers n'est pas adéquat, remarque Jérôme Martin, lui aussi à l'Institut d'astrophysique de Paris.

Il s'agit finalement de différentes régions d'un même Univers, même si elles sont causalement déconnectées, et même si elles contiennent des lois physiques différentes.

Un véritable multivers serait celui de la physique quantique."

 

Un multivers quantique qui fut historiquement le premier à émerger :

dès 1950, Hugh Everett, alors jeune étudiant à l'université Princeton, s'est en effet penché sur le problème de superposition des états en physique quantique.

Propriété qui stipule qu'une particule peut être dans deux états à la fois jusqu'à ce qu'on la mesure.

Elle bascule alors dans l'un des deux états, comme le fameux chat de Schrödinger, à la fois mort et vivant, jusqu'à ce qu'on ouvre la boîte dans laquelle il est caché.

C'est ce basculement qui, encore aujourd'hui, pose problème aux scientifiques. Il n'explique pas pourquoi, au niveau microscopique, le réel choisit une option plutôt que l'autre.

Everett s'en débarrasse en imaginant que le chat est mort dans un Univers… mais vivant dans un autre. Autrement dit, toutes les possibilités se réalisent, mais chacune dans un Univers différent.

Une interprétation folle, "mais très pratique pour continuer à travailler avec la mécanique quantique sans rien modifier, estime Jérôme Martin.

Le souci, c'est que cette interprétation en termes de multivers établit les mêmes prédictions que la mécanique quantique standard. Il n'y a donc pas moyen de les distinguer.

Cela relève finalement d'une question de goût" .

 

Et c'est précisément là le gros défaut des théories des multivers :

elles s'aventurent parfois en dehors du territoire de la physique pour pénétrer sur ceux de la philosophie et de la métaphysique. 

"De fait, il y a toute une école de pensée qui clame que les  Univers parallèles ne pourront jamais être détectés, ajoute Ranga-Ram Chary.

Ce à quoi je réponds que si ce n'est pas testable, alors ce n'est juste pas une théorie scientifique."

"Oui, il faut se méfier de ceux qui assurent que les multivers resteront pour toujours en dehors du champ de la science , abonde Jérôme Martin. 

 

Ce qui est vrai aujourd'hui ne le sera peut-être pas demain."

 

Un article initialement publié en mars 2021.

 

Mon inconscient